Une vingtaine d’avocats ont déposé ce mercredi 01 octobre 2025, une plainte contre Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir discrédité l’institution judiciaire par ses critiques contre sa condamnation dans l’affaire dite du financement libyen, a appris l’AFP auprès de Me Jérôme Giusti qui les représente, confirmant une information de BFM TV.
Sollicité, l’un des avocats de Nicolas Sarkozy, Me Christophe Ingrain, n’a pas répondu dans l’immédiat.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi l’ancien président à cinq ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir « laissé ses plus proches » collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.
Dans un entretien au JDD dimanche 27 septembre, Nicolas Sarkozy a estimé que « toutes les limites de l’Etat de droit ont été violées », ajoutant qu’il ne « plierait pas face au mensonge, au complot, à l’insulte » et face à « ses pratiques si contraire à l’Etat de droit ».
Pour ces dix-huit avocats représentés par Me Giusti, qui ont déposé plainte mercredi à Paris, ces déclarations de l’ex-locataire de l’Elysée « constituent de fait un acte délibéré de discrédit porté à l’institution judiciaire, de nature à affaiblir la confiance des citoyens dans l’impartialité et l’indépendance de la justice », selon le texte de leur plainte dont l’AFP a eu connaissance.
Ils rappellent que le code pénal punit de six mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende une telle infraction, si elle est caractérisée.
Selon ces avocats, ces propos « nuisent à l’Etat de droit », « revêtent une particulière gravité » et « ne sauraient être regardés comme une simple critique d’une décision de justice dont M. Sarkozy a déclaré au demeurant faire appel ».
L’ex-chef de l’Etat, en cette qualité, « connaît la portée de ses paroles et l’effet direct qu’elles exercent sur l’opinion publique. Ses paroles portent atteinte non seulement à la décision de justice visée, aux magistrats l’ayant rendue mais aussi au respect dû à l’institution judiciaire », lancent-ils.
Ils s’estiment recevables à porter plainte en tant qu’« auxiliaires de justice », car ils « concourent au fonctionnement du service public de la justice ».
A plusieurs reprises lundi, le président du tribunal judiciaire de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban, avait aussi dénoncé le « discrédit » jeté sur l’institution judiciaire par les critiques formées contre la décision de la 32e chambre parisienne, rendue jeudi 25 septembre.
Sollicité lundi sur la question de savoir si une enquête est ouverte à ce sujet, le parquet de Paris n’a pas répondu.
© Avec l’Agence France-Presse