L’Ethiopie a enjoint ses citoyens à « éviter les voies irrégulières », deux jours après le naufrage d’une embarcation transportant principalement des migrants éthiopiens au large des côtes yéménites qui a fait au moins 76 morts et des dizaines de disparus.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 157 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation.
Le naufrage est survenu dimanche 3 août 2025 dans le golfe d’Aden, au large du gouvernorat d’Abyan, dans le sud du Yémen, une destination fréquente pour les embarcations de passeurs acheminant des migrants qui espèrent rejoindre les riches monarchies du Golfe, dont l’Arabie saoudite, voisine du Yémen.
« L’Ethiopie pleure la perte tragique de plus de 60 citoyens lors d’une catastrophe maritime au large des côtes du Yémen », a écrit sur X la mission éthiopienne permanente à Genève, poursuivant que les autorités d’Addis Abeba « travaillent avec ses partenaires pour enquêter et exhortent les citoyens à éviter les voies irrégulières ».
L’Ethiopie est l’un des principaux pays de départ de la « Route de l’Est », entre la Corne de l’Afrique et le Yémen. De nombreux Ethiopiens fuient la misère et les conflits qui ensanglantent depuis des années plusieurs régions du pays.
Chaque année, des milliers de migrants africains empruntent cette route orientale, traversant la mer Rouge majoritairement depuis Djibouti vers le Yémen, dans l’espoir de rejoindre ensuite les pays pétroliers du Golfe, où ils espèrent travailler comme ouvriers ou employés de maison.
Une fois arrivés au Yémen, les migrants sont souvent confrontés à d’autres menaces pour leur sécurité dans ce pays le plus pauvre de la péninsule arabique, en proie à une guerre civile depuis plus de dix ans.
En 2024, au moins 558 personnes sont mortes en empruntant la Route de l’Est, soit « l’année la plus meurtrière pour les traversées maritimes de migrants » sur cet axe, selon l’OIM.
En mars, au moins 180 personnes avaient été portées disparues au large du Yémen, en grande majorité des Ethiopiens.
Le naufrage de dimanche est parmi « les plus meurtriers au large du Yémen cette année », avait déclaré à l’AFP Abdusattor Esoev, chef de mission de l’OIM au Yémen.
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