Mozambique : de nouvelles violences dans le Nord font plus de 13.000 déplacés

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Credit Photo : France 24

Une nouvelle flambée de violence dans le nord du Mozambique, théâtre d’une insurrection jihadiste, a contraint des milliers d’habitants à fuir leurs foyers, selon des chiffres communiqués ce mercredi 21 février 2024 par l‘ONU et une source administrative dans la province de Cabo Delgado.

Selon une communication de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), quelque 13.000 personnes, majoritairement des enfants, ont fui de récentes attaques dans les districts de Macomia, Chiure et Mecufi, en bus, en pirogue ou à pied, entre les 8 et 20 février.

Le président du Mozambique Filipe Nyusi a confirmé mercredi ces mouvements de population tout en assurant que les forces de sécurité gardaient le contrôle de la situation.

« Il y a un nombre significatif de personnes qui se sont déplacées d’une zone à l’autre », a-t-il expliqué après une réunion avec le commandement militaire.

« Les terroristes essaient de recruter dans cette province et c’est la raison pour laquelle nous assistons à ces mouvements », a-t-il ajouté.

Selon M. Nyusi, de récents mouvements de population depuis la localité d’Ocua ont été provoqués par une attaque de jihadistes présumés menée en représailles à une opération conjointe des forces armées mozambicaines et rwandaises pour déjouer une tentative d’enlèvement d’enfants.

Depuis 2017, cette province du nord de l’ancienne colonie portugaise est le théâtre d’une insurrection menée par des jihadistes liés au groupe Etat islamique (EI).

Le gouvernement a repris le contrôle, avec l’aide de militaires de pays voisins et du Rwanda, d’une grande partie de la province, mais des attaques jihadistes se poursuivent.

Un fonctionnaire en poste dans la province de Cabo Delgado a assuré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, car n’étant pas autorisé à parler à la presse, que la situation sécuritaire était en train de se détériorer.

« Il semble qu’ils soient revenus avec encore plus d’acharnement », a-t-il déclaré, en référence aux groupes armés responsables des attaques.

Tobias Miguel, un chercheur travaillant sur cette crise, a indiqué que les déplacés semblaient chercher refuge dans la ville de Pemba ou dans la province voisine de Nampula.

« Nous avons des informations selon lesquelles les terroristes ont intercepté des véhicules de transport de marchandises et exigé de l’argent » pour les laisser repartir, a-t-il dit.

Le secrétaire d’État de la province de Nampula Jaime Neto a indiqué que les autorités locales travaillaient à la mise en place d’un centre de transit pour accueillir ces nouveaux déplacés.

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