Une journaliste estonienne d’origine russe, Svetlana Burceva, a été inculpée en Estonie de violation des sanctions internationales visant Moscou et de trahison, a-t-on appris ce mercredi 7 août 2024 auprès du parquet de ce pays balte.
« S. Burceva est inculpée de violation des sanctions internationales et de trahison », a indiqué le procureur général Eneli Laurits, dans un communiqué envoyé à l’AFP par son bureau.
Cette inculpation a été fermement critiqué par Moscou.
« Les accusations très graves portées contre Mme Burtseva n’ont qu’un seul but : la punir sévèrement pour ses activités professionnelles », a estimé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova sur le site officiel, selon qui il s’agit d’une « affaire montée de toutes pièces ».
Svetlana Burceva, qui a acquis par naturalisation la nationalité estonienne en 1994, a collaboré depuis 2017 avec des sites estoniens en ligne contrôlés par le groupe de médias russe Rossia Segodnia.
Son travail « a servi les intérêts de la propagande russe », selon le parquet.
Le Service estonien de sécurité intérieure (SSI) a conclu de son côté que Mme Burceva ne pouvait « en aucun cas être considérée comme une journaliste indépendante, objective et neutre », étant donné qu’elle a servi « les objectifs agressifs du Kremlin », ce qui est un « crime contre l’État ».
Selon les autorités estoniennes, Mme Burceva a suivi par ailleurs à Sébastopol, en Crimée, un programme d’études sur l’information et les conflits hybrides, conçu et dirigé par le chef d’une société de renseignement privée enregistrée en Russie et un ancien officier de contre-espionnage russe.
Elle a aussi coécrit un livre intitulé Guerre hybride contre le monde, « désobligeant à l’égard de la République d’Estonie ».
« En tant que citoyenne estonienne, S. Burceva a commis une trahison par le biais d’actions non violentes dirigées contre l’indépendance et la souveraineté de la République d’Estonie », a conclu le parquet.
@Avec l’AFP