Le Maroc n’est pas resté muet devant la nouvelle qui a ébranlé le monde à ce lundi 21 avril 2025 : l’annonce de la mort du Pape François à l’âge de 88 ans, par le Vatican.
Face à cette nouvelle qui bouleverse la communauté catholique mondiale, les réactions diplomatiques se multiplient, à commencer par celle du Royaume du Maroc.
Le Roi Mohammed VI a adressé ce même lundi un message de condoléances à Son Éminence le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux.
Dans ce message empreint de solennité, le Souverain marocain exprime sa « profonde tristesse » face à cette perte qui endeuille les catholiques du monde entier.
Le monarque a tenu à saluer la mémoire « d’un homme de foi et de dialogue », rappelant l’engagement constant du Pape François en faveur de la paix, de la solidarité et du rapprochement entre les peuples et les religions.
Le Roi a également présenté ses sincères condoléances à l’ensemble du Collège des cardinaux et aux fidèles de l’Église catholique, réaffirmant son attachement aux valeurs de coexistence et de respect mutuel entre les croyances.
Le pape François est mort avec un palmarès lourd
Jorge Bergoglio, de son vrai nom, s’est éteint après douze années d’un pontificat qui aura profondément marqué l’Église catholique.
Premier pape non européen de l’ère moderne, il laisse derrière lui l’héritage d’un homme qui n’aura eu de cesse de rapprocher l’institution des périphéries du monde.
Le soir du 13 mars 2013, lorsqu’il s’était présenté au balcon de la basilique Saint-Pierre par un timide « Buona sera », contrastant avec le tonitruant « N’ayez pas peur » de Jean-Paul II, peu imaginaient l’ampleur des défis qui l’attendaient.
Cet Argentin, selon la formule du dominicain Timothy Radcliffe, présentait la particularité inédite d’être « un jésuite, dans l’habit blanc d’un dominicain et avec la pensée d’un franciscain ».
C’est d’ailleurs en hommage au Poverello d’Assise que Jorge Bergoglio avait choisi de s’appeler François. Enfant de Buenos Aires, amateur de football et ami de l’écrivain Jorge Luis Borges, il avait fait ses premières armes ecclésiastiques sous la dictature des Peron.
Gravissant rapidement les échelons – maître des novices, puis provincial des jésuites à 36 ans, archevêque de Buenos Aires, cardinal influent à Rome – il a toujours pris soin de vivre dans la sobriété, au plus près des plus démunis.
« À Buenos Aires, il expliquait déjà que l’archidiocèse se voyait mieux depuis les villas miserias, les bidonvilles de la capitale de l’Argentine », avait témoigné le père Juan Carlos Scannone, ancien professeur de grec de Jorge Bergoglio.
« Il ne s’est jamais désintéressé des intellectuels, des artistes ou même des riches, mais il a toujours estimé que si l’on examinait les choses à partir du centre, on n’avait qu’une vision partielle de la réalité. »
Ce regard porté depuis les périphéries aura marqué tout son pontificat. Dès son intronisation, François avait préféré, pour se loger, l’austère résidence Sainte-Marthe au somptueux appartement papal, y prenant ses repas, souvent seul, au milieu des pèlerins de passage.
Son premier déplacement officiel l’avait conduit sur l’île de Lampedusa, où s’amassaient déjà les réfugiés de la Méditerranée, que ce fils et petit-fils d’immigrés italiens n’aura eu de cesse de défendre.
Conformément à la tradition, les 138 cardinaux électeurs se réuniront en conclave dans deux semaines pour élire le nouveau souverain pontife.
Le futur pape devra obtenir au moins 92 voix pour être élu et prendre la succession d’un homme qui, dans la tempête des scandales et des divisions, aura tenté de maintenir le cap d’une Église plus humble et plus proche des exclus.
La mort du Pape François marque ainsi la fin d’une époque pour l’Église catholique, dont l’avenir dépendra largement de la capacité de son successeur à poursuivre ou à réorienter la voie tracée par ce pontife hors du commun, qui aura laissé une empreinte indélébile sur l’institution millénaire.