Mohamed Bazoum va-t-il être réinstallé à la tête du Niger après sa libération ? C’est la question qui se pose après que la CEDEAO a ordonné sa libération le 15 décembre dernier. Voici des éléments de réponse.
Depuis son renversement par un coup d’État le 26 juillet 2023, Mohamed Bazoum et sa famille sont détenus par les putschistes, désormais à la tête du Niger. Jusqu’alors, le sort qui leur est réservé est toujours au centre des débats.
En ce qui concerne la CEDEAO, elle est restée sur sa position : libérer le président nigérien et le réinstaller au pouvoir. Le vendredi 15 décembre dernier, la communauté a réitéré son exigence à travers un communiqué.
La Cour de justice de la CEDEAO a premièrement fait mention de la violation des droits du président Mohamed Bazoum. Ensuite, elle a exigé sa libération ainsi que celle de sa femme et de son fils. Et pour conclure, elle a ordonné la réinstallation du président au pouvoir.
Une fois libéré, Mohamed Bazoum réinstallé à la tête du Niger ?
Cette question est traitée sur deux volets. Le premier est la libération du président. En effet, la relation entre la CEDEAO et les putschistes était très tendue. Mais lors du sommet sur la sécurité qui s’est tenu récemment au Togo, la junte a confié être disposée à dialoguer avec la communauté. Celle-ci a répondu favorablement à cette invitation à la table des négociations. Jeudi dernier, le chef de la diplomatie togolaise, M. Robert Dussey, s’est rendu au Niger pour échanger avec les putschistes sur la libération du président renversé.
Il faut tout de même préciser que si Mohamed Bazoum est finalement libéré, sa réinstallation à la tête du Niger est improbable. Selon Seidik Abba, président du Centre international d’études et de réflexions sur le Sahel, « la libération de Bazoum peut être acceptée par la junte à condition qu’elle obtienne des garanties et à condition que cette libération s’inscrive dans le cadre, non pas de son retour, mais dans celui d’un agenda de transition qui va être discuté avec la Cédéao : à la fois le contenu de cette transition, mais aussi sa durée ».
En clair, cela signifie que la junte pourrait respecter en partie la décision de la CEDEAO. Un autre sommet sera organisé dans les prochains jours. Nous y reviendrons.