Miss Univers 2025 : Emmanuelle Keita réagit à la défaite d’Olivia Yacé

Miss Univers 2025 Emmanuelle Keita réagit à la défaite d’Olivia Yacé

Crédit photo : Emmanuelle Keita

L’animatrice Emmanuelle Keita a réagi à la défaite d’Olivia Yacé au concours Miss Univers 2025. Dans la nuit du jeudi au vendredi 21 novembre 2025 s’est déroulée la grande finale de la compétition en Thaïlande.

Considérée comme l’une des grandes favorites, Olivia Yacé est tombée aux portes de la couronne. Elle termine 4e dauphine de la 74e édition de Miss Univers, un classement sévèrement critiqué par de nombreux téléspectateurs, notamment ivoiriens.

Pour beaucoup, elle méritait de remporter la couronne et certains dénoncent une mise en scène impliquant la lauréate Fatima Bosch lors de sa vive altercation avec Nawat Itsaragrisil, directeur de Miss Grand International, un épisode qui avait suscité une vague de soutien en faveur de Miss Mexique.

Réaction d’Emmanuelle Keita

Dans un post, Emmanuelle Keita a également partagé son avis sur le concours :

« Il y a quelque chose que Miss Universe a réveillé en moi. Quelque chose de profond.
Quand Olivia Yacé s’est présentée, elle était prête, elle était solide, elle était brillante. Et soyons honnêtes : elle méritait de gagner. Pas par favoritisme, pas par émotion, mais par mérite pur. Et pourtant… elle n’a pas gagné.

Et ce qui se passe là, au fond, c’est la remise en question éternelle, presque épuisante, de la race noire.
Je reconnais qu’il y a de l’évolution. Oui, le temps a fait son travail.
Oui, le combat commence à porter ses fruits.
On a eu Barack Obama, premier président noir des États-Unis.
On a Oprah, à qui on n’ouvre plus aucune porte.
On a Naomi Campbell, qui a cassé des murs dans la mode.
On a Edward Enninful, premier rédacteur en chef noir du Vogue UK.
On a Zendaya qui réécrit Hollywood, Viola Davis qui impose le respect, Beyoncé qui redéfinit la culture mondiale, Michaela Coel qui casse les codes, Lupita qui montre qu’on peut être noire, belle, puissante et couronnée.

On avance. Lentement. Doucement. Mais on avance.

Et puis il y a ce moment… ce petit moment de théâtre à Miss Universe avec Miss Mexique, quand elle s’est levée, a tapé sur la table pour dire qu’elle n’était pas d’accord.
Toi et moi savons reconnaître une scène quand on en voit une. Ce n’était pas une mise en scène organisée, non… mais ça sentait quand même le “je dois montrer quelque chose”.

Parce que dans un concours où tout le monde joue le rôle de la fille humble, bien éduquée, posée, celle qui se lève soudain pour se rebeller… c’est souvent celle dont “le derrière est déjà soudé”.
Comme on dit en Afrique : si tu vois quelqu’un qui n’a plus peur de rien, c’est que sa route est déjà tracée.

Alors non, ce geste-là, ce n’était pas un acte de courage.
C’était presque un message subliminal : “Je ne suis pas avec vous. Je ne suis pas d’accord. Mais de toute façon, je suis hors du game.” Elle était déjà sortie du cercle. Tout avait déjà été décidé.

Et la question qui revient, la vraie, c’est :
Faut-il continuer à participer à des concours déjà biaisés ?

Moi, je dis oui.
Parce que ce combat-là, il est noble.
Ce combat-là, on ne le mène pas pour nous.
On le mène pour les générations après nous.

On n’est pas loin du but.
On n’est pas loin du camp.

Mais avançons dans la vérité : ne me parlez pas de la Miss Universe noire qui a gagné avec les cheveux courts.
Ça aussi, on le connaît.
Même dans les histoires arrangées, il faut toujours un petit alibi visuel.
Un détail pour calmer les consciences.
Un symbole pour dire :
“Mais regardez, il y en avait quand même une qui était noire, donc on n’est pas injustes.”

C’est ça, le fameux quota.
On en met une brillante, jolie, intéressante, mais placée là essentiellement pour montrer qu’on ne discrimine pas.
On apaise, on maquille, on équilibre la scène… mais pas le système.

Je vais te dire quelque chose de très personnel :
Quand on a appelé la quatrième, j’ai vu le visage d’Olivia Yacé…
Elle a eu un petit mouvement dans les yeux.
J’ai senti. J’ai compris.
Et mes larmes ont coulé.

Parce que je me suis dit : on vient de lui arracher quelque chose.
Pas parce qu’elle n’était pas assez bonne.
Pas parce qu’elle n’avait pas le charisme ou la prestance.
Mais peut-être parce qu’elle n’était pas assez “puissante” dans leurs codes.
Ou peut-être parce qu’elle était un peu trop chocolat.
Et qu’ils avaient envie de vanille.

Voilà pourquoi on doit continuer.
Parce que tant qu’on leur laissera le choix entre chocolat et vanille, il faudra être là pour leur rappeler que la saveur chocolat, elle aussi, est premium ».

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