Militarisation de l’Europe : Poutine fait une promesse inattendue

Face à la menace de la Russie, ce pays européen défie ouvertement Vladimir Poutine

Crédit Photo : RAMIL SITDIKOV / SPUTNIK / AFP

Le président russe Vladimir Poutine a dit jeudi 02 octobre 2025 que le Kremlin suivait attentivement « la militarisation croissante de l’Europe », promettant une « réponse aux menaces », au moment où les pays européens multiplient les investissements militaires depuis l’attaque de la Russie contre l’Ukraine en 2022.

« La réponse aux menaces sera, pour le moins, très convaincante. Je dis bien la réponse. Nous n’avons nous-même jamais initié une confrontation militaire », a déclaré M. Poutine lors d’un forum de discussions depuis Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie.

Le dirigeant russe a par ailleurs accusé l’Europe d’empêcher un règlement de la guerre en Ukraine et de mener « une escalade permanente » du conflit.

Il a estimé que la Russie se battait contre « tout le bloc de l’Otan » en Ukraine et que l’armée russe avançait sur le front.

« Le tigre de papier, c’est donc l’Otan? », a-t-il ajouté, en réagissant à cette formule employée récemment par le président américain Donald Trump pour qualifier la puissance militaire russe.

Il a par ailleurs accusé l’armée de Kiev de mener des frappes autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, sous contrôle russe et privée d’alimentation électrique externe depuis plus d’une semaine, menaçant de s’en prendre en riposte aux infrastructures énergétiques ukrainiennes.

« Ils (les autorités ukrainiennes) ont encore des centrales électriques qui fonctionnent, des centrales nucléaires de leur côté. Qu’est-ce qui nous empêcherait de riposter? Qu’ils y réfléchissent », a-t-il lancé.

Lors d’un discours d’introduction, il est aussi revenu sur les origines du conflit, accusant « ceux qui se sont considérés comme vainqueurs » à la fin de la Guerre froide d’avoir voulu imposer « à tous des conceptions unilatérales et subjectives de la sécurité ».

« C’est devenu la véritable cause originelle non seulement du conflit ukrainien, mais aussi de nombreux autres conflits graves » du début du XXIe siècle, a-t-il soutenu, disant défendre un « monde multipolaire » face à l’Occident.

Alors que le président américain Donald Trump a tenté, à son retour au pouvoir, de se rapprocher de Moscou pour trouver une issue à la guerre en Ukraine, M. Poutine a eu un ton plus doux à l’égard de Washington.

« Nos pays, c’est connu, ont pas mal de divergences. Nos points de vue sur de nombreux problèmes mondiaux ne convergent pas. Pour de grandes puissances, c’est normal », a-t-il affirmé, estimant par ailleurs que l’administration Trump était guidée par « les intérêts de son pays » et avait une « approche rationnelle ».

Il a toutefois estimé que l’envoi à Kiev de missiles longue portée américains Tomahawk serait « une nouvelle escalade » entre Moscou et Washington, des responsables américains ayant envisagé la vente de ces armements aux Européens pour les livrer à l’Ukraine.

« Employer des Tomahawk est impossible sans la participation directe de militaires américains. Cela signifierait un nouvelle escalade (…), notamment dans les relations entre la Russie et les Etats-Unis », a averti le président russe.

Avec AFP

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp