La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a taxé le samedi 2 février 2025 de « calomnie » l’accusation de son homologue américain Donald Trump selon laquelle son gouvernement aurait des liens avec le narcotrafic.
Dans un message cinglant sur X, la présidente de gauche nationaliste a annoncé « des mesures tarifaires et non tarifaires en défense des intérêts du Mexique », en représailles aux droits de douane annoncés le même jour par Washington.
Le Mexique est le premier partenaire commercial mondial des Etats-Unis, qui absorbe plus de 80% de ses exportations. Les deux pays sont membres avec le Canada du Traité de libre-échange d’Amérique du nord.
Très populaire dans son pays, Mme Sheinbaum répondait au président des Etats-Unis qui a mis samedi à exécution sa menace d’imposer de droits de douane à 25% sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.
Washington justifie cette décision par la volonté de forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl et les arrivées de migrants illégaux aux Etats-Unis.
La Maison Blanche a aussi affirmé, sans fournir de preuves, que les cartels de la drogue mexicains avaient noué « une alliance avec le gouvernement du Mexique ».
« Nous rejetons catégoriquement la calomnie de la Maison Blanche qui accuse le gouvernement mexicain d’avoir des alliances avec des organisations criminelles », a rétorqué la présidente mexicaine dans son long message sur X.
Elle a accusé en retour les fabriquants d’armes des Etats-Unis de vendre des armes « à ces groupes criminels » mexicains.
Mme Sheinbaum a avancé que son gouvernement avait saisi « 40 tonnes de drogues dont 20.000 doses de fentanyl » en quatre mois.
Elle a mis au défi le gouvernement et les agences officielles des Etats-Unis de « combattre la vente de stupéfiants dans les rues de ses principales villes, ce qu’ils ne font pas, et le blanchiment d’argent ».
Mme Sheinbaum a cependant proposé au président Trump de constituer « un groupe de travail avec nos meilleures équipes de sécurité et de santé publique ».
« Ce n’est pas avec l’imposition des droits de douane que l’on trouve des solutions aux problèmes, mais en parlant et en dialoguant comme nous l’avons fait ces dernières semaines avec son département d’Etat pour aborder le phénomène de la migration; dans notre cas, dans le respect des droits humains », ajoute la présidente mexicaine.
© AVEC AFP