Le président du Costa Rica a qualifié ce mercredi 2 juillet 2025 de « honte nationale » la Cour suprême du pays, après sa demande de lever l’immunité du chef de l’Etat afin que celui-ci soit poursuivi pour corruption.
« La Cour continue de détruire le peu de crédibilité qu’elle possède, elle continue de s’affirmer comme une honte nationale », a déclaré Rodrigo Chaves lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
« Cela les dérange énormément qu’il y ait, pour la première fois dans l’histoire de cette patrie, un président qui ne leur doive pas de faveurs (…) et qui ne leur permette pas de faire ce qu’ils veulent », a-t-il ajouté.
La cour plénière de la Cour suprême a décidé mardi à la majorité des voix de demander au Parlement de lever l’immunité du président Rodrigo Chaves, une première dans l’histoire du Costa Rica.
Le conflit entre les organes du pouvoir s’est intensifié alors que la démocratie la plus stable d’Amérique centrale entrevoit les élections générales de février 2026, lors desquelles M. Chaves pourrait chercher à obtenir un siège au Parlement faute d’être autorisé à briguer un second mandat de président.
Économiste conservateur de 64 ans, Rodrigo Chaves est accusé par le procureur général Carlo Diaz d’avoir obligé une entreprise de services de communication embauchée par la présidence à verser 32.000 dollars à son ami et ancien conseiller en image Federico Cruz.
Le parquet accuse le président de commotion cérébrale, un délit puni de deux à huit ans de prison pour les fonctionnaires qui obligent ou incitant à « donner ou promettre indûment, pour eux-mêmes ou pour un tiers, un bien ou avantage patrimonial ».
« La démocratie costaricienne vit un moment de grande tension », a déclaré à l’AFP l’analyste et universitaire Felipe Alpizar. « Au fond, ce qui est en jeu, c’est la démocratie costaricienne telle que nous la connaissons », souligne l’expert, parlant d' »un séisme politique ».
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