Selon une étude publiée jeudi par les Etats généraux de l’information (EGI), produire de l’information en France a coûté à l’ensemble des médias plus de 3 milliards d’euros en 2023, dont plus de 70% viennent de la masse salariale.
Présentée comme inédite, cette étude « est apparue indispensable pour conduire la réflexion sur le modèle économique des médias et sur les politiques publiques permettant de le conforter », écrivent ses auteurs.
Elle a été réalisée par l’un des groupes de travail des EGI, « Avenir des médias d’information et du journalisme », présidé par Christopher Baldelli, patron de la chaîne Public Sénat. Elle a été coordonnée par Philippe Bailly, spécialiste de l’économie des médias.
Vaste chantier voulu par Emmanuel Macron et lancé en octobre, les EGI doivent aboutir cet été à des propositions de modifications législatives, ainsi qu’à des recommandations aux acteurs du secteur des médias.
L’étude se base essentiellement sur des données demandées à plus de 370 marques médias (télé, radio, presse écrite…).
Elle chiffre à 3 milliards d’euros le coût de production de l’information en 2023 (2,4 milliards si on exclut les agences de presse et la presse professionnelle).
« Les coûts salariaux représentent plus de 70% du coût de l’information », note l’étude.
Les médias grand public emploient plus de 27.000 collaborateurs (équivalents temps plein), dont 58% de journalistes permanents et 18% de pigistes. Cela monte à plus de 40.000 en incluant la presse professionnelle et les agences de presse.
L’étude estime à 12 milliards d’euros le chiffre d’affaires total des médias grand public en 2023.
Les sources de financement viennent à 23% du consommateur final (abonnements et ventes au numéro de la presse, principalement), 35% de la publicité et 32% des financements publics (aides à la presse et financement de l’audiovisuel public).
Mais si on détaille, les « modèles économiques sont opposés entre la presse et l’audiovisuel », la première étant financée aux deux tiers par les ventes, alors que l’audiovisuel l’est à 43% par la publicité.
Le groupe de travail a souhaité que cette étude devienne annuelle, pour nourrir « un tableau de bord public de l’économie de l’information ».
© AVEC AFP
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