Depuis le début de la guerre en Ukraine, les relations entre la Chine, la Russie et les États-Unis sont au plus mal.
Les trois États se rendent coup pour coup et les tensions ne cessent de monter.
Dans ce contexte, les États-Unis vont déployer à compter de 2026 des missiles à longue portée en Allemagne, ont annoncé mercredi les deux pays lors du sommet de l’Otan, une mesure destinée à affirmer le soutien de Washington à la protection de l’Europe face à ce que les alliés présentent comme une menace croissante de la Russie et de la Chine.
Il s’agira des armes les plus puissantes positionnées par les États-Unis sur le continent européen depuis la Guerre froide, en forme d’avertissement limpide au président russe Vladimir Poutine.
Dans un communiqué conjoint, Washington et Berlin ont fait savoir que des préparatifs étaient en cours pour stationner en Europe des missiles SM-6, Tomahawk ainsi que des armes hypersoniques en développement, notamment.
40 milliards d’euros
Un tel déploiement était interdit par le Traité sur les capacités nucléaires à portée intermédiaire signé en 1987 par les États-Unis et l’Union soviétique, mais cet accord a été rompu en 2019.
« Nous ne pouvons écarter la possibilité d’une attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale des alliés », ont dit les pays de l’Otan dans un communiqué publié mercredi, au deuxième jour de leur sommet à Washington.
Ils vont également fournir des aides supplémentaires à l’Ukraine, qui fait face depuis près de vingt-neuf mois à une offensive de la Russie dénoncée comme une invasion par Kiev et ses alliés occidentaux.
Selon un communiqué, les alliés de l’Otan ont l’intention d’apporter à l’Ukraine une aide militaire d’au moins 40 milliards d’euros sur l’année à venir, sans toutefois s’engager à une aide pluriannuelle comme souhaité par le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.
La Chine dans le viseur
L’Otan va continuer de soutenir l’Ukraine « dans sa voie irréversible vers une pleine intégration à l’Euro-Atlantique, y compris une adhésion à l’Otan », est-il écrit, alors que la rhétorique à utiliser sur ce point précis constituait un important sujet de débat parmi les alliés.
Le document utilise par ailleurs une rhétorique plus ferme à l’égard de la Chine, au rôle qualifié de « déterminant » pour permettre les efforts de guerre de la Russie en Ukraine.
Pékin continue de poser des défis systémiques à la sécurité de l’Euro-Atlantique, est-il ajouté.
Dans leur communiqué, les alliés appellent la Chine à cesser tout soutien matériel et politique à l’effort de guerre russe, l’exhortant par ailleurs à ouvrir des discussions sur une réduction des risques stratégiques, citant les capacités spatiales et nucléaires de Pékin.
Jens Stoltenberg a souligné devant les journalistes que les alliés de l’Otan n’avaient jusqu’à présent jamais utilisé dans un communiqué commun des termes aussi forts à l’égard du rôle de la Chine dans l’effort de guerre russe en Ukraine, ajoutant qu’il s’agissait d’un message important.