C’est un coup dur pour les principales nations spécialisées dans la production du cacao sur continent africain. C’est ce qu’il est, en effet, facile de comprendre à travers les informations fournies par nos confrères de Sika Finance.
En effet, selon les dernières prévisions de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), la production mondiale devrait connaître en 2023/2024 une chute vertigineuse de 11%, pour s’établir à 4,449 millions de tonnes.
Une contre-performance imputée aux aléas climatiques et aux maladies ayant frappé les cultures en Côte d’Ivoire et au Ghana, fers de lance du secteur.
Concrètement, cette révision à la baisse annoncée fin février fait d’ores et déjà redouter un niveau de déficit record sur les marchés mondiaux.
Avec un écart estimé à 374 000 tonnes entre l’offre et la demande, soit près de cinq fois supérieur au déficit enregistré la campagne précédente.
Une perspective alarmante pour les économies de pays comme la Côte d’Ivoire qui tire près de 40% de ses recettes d’exportation de la fève de cacao.
Une chute de la production de cacao auparavant pressentie
Un scénario que les négociants internationaux ont bien anticipé ces derniers mois. Ce faisant, ils ont flamber les cours à plus de 8 000 dollars la tonne, contre 4 200 dollars en début d’année.
Au-delà de ce choc de compétitivité, la menace plane sur les économies déjà fragilisées des nations productrices.
Car si le cacao constitue l’une des rares matières premières stratégiques pour l’Afrique de l’Ouest, la filière pâtit encore de nombreux maux structurels.
Vieillissement des plantations, pratiques culturales désuètes, insécurité et travail des enfants… Les défis économiques, sociaux et environnementaux restent immenses pour optimiser une production tant convoitée par les géants du chocolat.
Ce sont donc autant de handicaps qui risquent d’être exacerbés par ce regain de volatilité des cours. Une équation délicate pour les gouvernements, priés d’assurer un développement durable du secteur, sans obérer les revenus des millions de planteurs familiaux.
Dans cette bataille pour la compétitivité du cacao africain, l’ICCO et ses partenaires appellent à des « mesures urgentes ».
Enfin, il reste à voir si les réformes amorcées ces dernières années suffiront à relever le défi de la prochaine récolte.
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