Les États-Unis viennent de prendre une décision lourde de conséquences pour de nombreux pays africains et leurs citoyens.
En effet, une onde de choc traverse présentement les relations diplomatiques entre les États-Unis et plusieurs pays africains.
Concrètement, l’administration Trump s’apprête à mettre en place un régime de restrictions d’entrée sur le territoire américain qui pourrait affecter les ressortissants de 43 pays dans le monde, dont 22 nations africaines.
La décision a été révélée par le New York Times et dessine les contours d’une politique migratoire américaine qui se durcit considérablement à l’égard du continent africain.
Le dispositif envisagé repose sur un système de classification à trois niveaux – rouge, orange et jaune – reflétant la sévérité des restrictions imposées.
Plusieurs pays africains dans le viseur des États-Unis
Dans ce code couleur aux allures de feu de signalisation, la Libye, la Somalie et le Soudan se retrouvent dans la zone la plus restrictive.
Placés sur liste rouge, leurs citoyens feraient face à une interdiction pure et simple d’entrée sur le sol américain, fermant la porte à toute possibilité de voyage, qu’il soit d’affaires, d’études ou familial.
L’Érythrée, la Sierra Leone et le Soudan du Sud n’échappent pas à ce tour de vis migratoire.
Classés en orange, ces pays verraient leurs ressortissants soumis à des procédures renforcées pour l’obtention de visas, notamment des entretiens personnalisés approfondis, complexifiant considérablement leur accès au territoire américain.
Plus nombreux sont les pays africains figurant sur la liste jaune. Au nombre de seize, ces nations disposent d’un délai de soixante jours pour renforcer leurs « procédures de sécurité et de vérification des voyageurs », sous peine de basculer vers les catégories plus restrictives.
Parmi eux figurent des partenaires économiques importants des États-Unis comme l’Angola, le Cameroun, le Mali, la République Démocratique du Congo, mais aussi des pays plus modestes comme la Gambie, São Tomé-et-Principe ou le Cap-Vert.
Les implications de ces mesures dépassent largement le cadre de la simple politique migratoire.
Elles risquent d’affecter profondément les échanges économiques, universitaires et culturels entre les États-Unis et ces nations africaines.
Les étudiants africains, qui constituent une part non négligeable des effectifs internationaux dans les universités américaines, pourraient voir leurs projets d’études compromis.
Les entreprises engagées dans des relations commerciales transatlantiques devront composer avec des contraintes accrues pour leurs collaborateurs.
Plus inquiétant encore, les familles de la diaspora africaine installée aux États-Unis pourraient se trouver séparées de leurs proches restés au pays.
Sur le plan diplomatique, cette initiative risque d’être perçue comme une sanction collective injustifiée à l’encontre de nations qui, pour certaines, entretiennent des relations privilégiées avec Washington.
Elle pourrait raviver les tensions diplomatiques et alimenter un sentiment anti-américain dans plusieurs régions du continent.
Les autorités américaines précisent néanmoins que ces listes demeurent provisoires et pourraient connaître des ajustements avant leur validation définitive par la Maison-Blanche.
L’une des questions centrales qui reste en suspens concerne le sort réservé aux détenteurs actuels de visas ou de cartes vertes : seront-ils exemptés de ces nouvelles restrictions ?
Cette initiative n’est pas sans rappeler le « Muslim ban » instauré lors du premier mandat de Donald Trump, qui avait visé sept pays à majorité musulmane et provoqué une vague de protestations et de contentieux juridiques avant d’être finalement validé par la Cour suprême.
Cette fois-ci, l’ampleur géographique des restrictions envisagées s’avère bien plus vaste, témoignant d’un durcissement significatif de la politique migratoire américaine sous cette nouvelle administration Trump.
Alors que l’Afrique s’affirme comme un continent d’avenir, courtisé par les grandes puissances mondiales pour ses ressources et son potentiel économique, cette décision américaine pourrait avoir des conséquences durables sur les relations entre Washington et ses partenaires africains, ouvrant potentiellement la voie à un repositionnement diplomatique de certains pays vers d’autres puissances comme la Chine ou la Russie, déjà très actives sur le continent.