Au grand dam des ressortissants de deux pays africains, un État d’Europe va commencer par imposer l’obligation de visas pour se rendre sur son territoire.
Concrètement, l’Irlande modifie sa politique d’entrée sur son territoire pour les ressortissants du Botswana et de l’Afrique du Sud.
À compter du 10 juillet, ces derniers devront obtenir un visa avant leur voyage, y compris pour les transits. Cette décision, annoncée par le ministère irlandais de la Justice, s’inscrit dans une volonté d’alignement avec les pratiques de la zone Schengen et du Royaume-Uni.
Helen McEntee, ministre de la Justice, explique que cette mesure vise à renforcer le contrôle de l’immigration tout en maintenant l’ouverture aux visiteurs légitimes.
Pour faciliter la transition, un bureau dédié aux demandes sud-africaines sera établi à Dublin, complété par trois centres de traitement des visas en Afrique du Sud.
Cette nouvelle exigence de visas pour l’Europe, du moins pour l’Irlande, intervient dans un contexte d’augmentation des demandes de protection internationale en provenance de ces deux pays, pourtant classés comme sûrs par les autorités irlandaises.
Des dispositions transitoires sont prévues jusqu’au 9 août 2024 pour les voyageurs ayant des arrangements préexistants.
Parallèlement, l’Irlande élargit sa liste de pays d’origine considérés comme sûrs, y ajoutant le Brésil, l’Égypte, l’Inde, le Maroc et le Malawi.
Cette extension vise à accélérer le traitement des demandes d’asile, une approche qui aurait déjà réduit de moitié le nombre de requêtes depuis sa mise en place en novembre 2022.
Ces changements dans la politique irlandaise des visas reflètent une tendance plus large en Europe vers un contrôle accru des flux migratoires.
Ils soulèvent des questions sur l’équilibre entre les impératifs de sécurité nationale et la facilitation des déplacements internationaux, même avec des pays traditionnellement considérés comme proches.