Mauvaise nouvelle pour ce pays de la CEDEAO ; plus de 1147 milliards de …

Le Nigeria

Crédits photo : Facebook de AES Info / DR

Le Nigeria, pays membre de la CEDEAO, fait face à une crise alimentaire majeure qui dure depuis des années.

Le géant ouest-africain enregistre le plus important déficit céréalier d’Afrique subsaharienne avec 2 milliards de dollars (1147 milliards de francs CFA) en 2023.

Cette situation préoccupante représente près de 15% du déficit total de la région, qui s’élève à 13 milliards de dollars selon la Banque mondiale.

Cette dépendance alimentaire du Nigeria s’explique par plusieurs facteurs structurels.

D’abord, la croissance démographique exceptionnelle du pays crée une pression constante sur les besoins alimentaires.

Ensuite, l’urbanisation rapide modifie les habitudes de consommation et augmente la demande pour certaines céréales importées.

Enfin, l’appareil productif local ne parvient pas à suivre le rythme de cette demande croissante.

Paradoxalement, le Nigeria reste le second plus important producteur de céréales au sud du Sahara.

Cependant, cette production ne suffit plus à couvrir les besoins intérieurs. Le pays affiche une quasi-autosuffisance uniquement pour le maïs, sa principale céréale produite et consommée. En revanche, le déficit commercial se creuse dangereusement pour le riz et le blé.

Les importations de blé atteignent des niveaux records avec près de 5 millions de tonnes par an. Ces achats proviennent principalement de Russie, de l’Union européenne et du Canada.

Bien que le blé occupe seulement le quatrième rang des céréales les plus consommées au Nigeria, il arrive en tête des graminées importées. Cette situation s’explique par les besoins importants de l’industrie de la minoterie locale.

Concernant le riz, les importations dépassent annuellement 2,4 millions de tonnes. Malgré les efforts gouvernementaux pour développer la production locale de riz paddy et usiné ces dix dernières années, le pays reste largement dépendant des marchés extérieurs. Cette dépendance pèse lourdement sur la balance commerciale agricole du Nigeria.

Cette situation contraste fortement avec celle de l’Afrique du Sud. La nation arc-en-ciel affichait en 2023 un excédent céréalier net de 170 millions de dollars.

Pourtant, l’Afrique du Sud importe la totalité de sa consommation de riz et plus de la moitié de celle de blé. Son secret réside dans ses exportations massives de maïs qui génèrent entre 800 millions et 1,2 milliard de dollars annuellement.

L’analyse de la Banque mondiale révèle que le problème dépasse largement le cas nigérian. Sur l’ensemble du continent africain, sept pays affichent un déficit céréalier supérieur à 500 millions de dollars.

Par ailleurs, 24 nations enregistrent un déficit compris entre 100 et 500 millions de dollars. Enfin, 17 pays présentent un déficit allant jusqu’à 100 millions de dollars.

Cette dépendance céréalière massive expose le Nigeria et d’autres pays africains aux chocs des marchés internationaux. Les fluctuations des prix mondiaux des céréales peuvent rapidement déstabiliser les économies locales. De plus, les crises géopolitiques affectant les grands pays exportateurs menacent directement la sécurité alimentaire de ces nations importatrices.

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