Les États-Unis viennent d’annoncer un durcissement des conditions dans leur politique de distribution des vaccins contre la COVID-19.
Désormais, seules les personnes âgées de 65 ans et plus ou présentant des facteurs de risque spécifiques seront concernées par les recommandations officielles de vaccination. Cette décision est un véritable virage dans la stratégie sanitaire américaine face au coronavirus.
L’information a été communiquée ce mardi 20 mai 2025 par deux hauts responsables de l’Agence américaine du médicament (FDA), Marty Makary et Vinayak Prasad.
Dans un éditorial publié dans la prestigieuse revue médicale New England Journal of Medicine, ils justifient cette nouvelle approche.
Selon eux, ce changement permettra d’harmoniser les directives américaines avec celles d’autres pays développés, notamment ceux de l’Union européenne.
Cette évolution intervient dans un contexte politique particulier. Récemment nommé par Donald Trump, le secrétaire à la Santé aux États-Unis, Robert Kennedy Jr., connu pour ses positions critiques sur les vaccins, cherche à réformer en profondeur la politique vaccinale du pays. Son influence sur cette décision semble significative, bien que les responsables de la FDA mettent en avant des arguments scientifiques.
Concrètement, les nouvelles recommandations ne concerneront que deux catégories de population : les personnes de 65 ans et plus, ainsi que les individus entre 6 mois et 64 ans présentant au moins un facteur de risque.
Ces facteurs incluent toutefois un large éventail de conditions médicales. Asthme, diabète, obésité, schizophrénie, tabagisme ou encore sédentarité figurent parmi les critères retenus. Selon les données officielles, environ 74% des adultes américains présentent au moins l’un de ces facteurs de risque.
Autre changement notable, les autorités sanitaires vont exiger des laboratoires pharmaceutiques qu’ils mènent de nouveaux essais cliniques.
Ces études devront évaluer spécifiquement les bénéfices des vaccins pour les personnes en bonne santé de moins de 65 ans. Cette exigence suscite la perplexité dans la communauté scientifique, car de nombreuses études à grande échelle ont déjà démontré l’efficacité et la sécurité de ces vaccins.
Le protocole d’étude proposé par la FDA prévoit notamment l’utilisation de placebos (solution saline) dans les groupes de contrôle. Cette approche, fortement soutenue par Robert Kennedy Jr., est pourtant contestée par de nombreux experts. En effet, elle va à l’encontre des pratiques éthiques habituelles lorsqu’un vaccin efficace existe déjà.
Lors d’une conférence, Vinayak Prasad a défendu cette position en affirmant : « Nous voulons en savoir plus sur les effets de ces produits, en particulier au moment où nous nous dirigeons vers une septième, huitième et neuvième dose de vaccin contre le Covid-19 ». Il a toutefois tenu à préciser qu’il se considère comme « une personne extrêmement pro-vaccin ».
Les responsables de la FDA justifient également ce changement par la nécessité de restaurer la confiance du public envers les autorités sanitaires.
Cette confiance a été fortement ébranlée pendant la pandémie, entraînant une réticence croissante à la vaccination, y compris pour des maladies comme la rougeole.
Ironiquement, le secrétaire à la Santé Kennedy Jr. est lui-même accusé d’avoir alimenté cette méfiance. Il a notamment qualifié les vaccins contre le COVID-19 de « plus mortels jamais fabriqués » et diffusé diverses théories conspirationnistes à leur sujet aux États-Unis.