Le Maroc a dans sa ligne de mire 6000 milliards qui seront bientôt débloqués. L’objectif ? Assainir son milieu bancaire.
Concrètement, au Maroc, les autorités monétaires du Royaume annoncent un projet de loi qui veut modifier certains aspects du secteur bancaire.
L’objectif affiché par le Maroc est de mobiliser 9,7 milliards de dollars, soit l’équivalent de plus de 6000 milliards de francs CFA, en transformant des créances en souffrance, en actifs négociables sur un marché secondaire.
Cette réforme structurelle a été dévoilée ce 28 novembre 2024 par Bank Al-Maghrib.
L’enjeu est de taille : ces créances douteuses représentent actuellement 7% du PIB national, un niveau suffisamment significatif pour justifier une action décisive.
La démarche, soutenue par la Société financière internationale, s’inscrit dans une stratégie de renforcement de la résilience du secteur bancaire marocain.
Comme l’a souligné Abderrahim Bouazza, directeur général de la Banque centrale, l’ambition est de créer un « marché efficient et transparent » permettant aux établissements de crédit de céder leurs créances problématiques de manière sécurisée.
Toutefois, cette initiative, aussi prometteuse soit-elle, soulève d’importantes questions.
L’expérience américaine de 2008 nous rappelle les dangers potentiels d’une titrisation mal encadrée.
Le défi réside dans la capacité à mettre en place un cadre réglementaire robuste, évitant les écueils de la spéculation tout en maintenant l’attractivité du dispositif pour les investisseurs.
Les banques marocaines devront également moderniser leurs systèmes d’information pour fournir aux investisseurs des données fiables et détaillées sur ces créances.
Cette transparence est indispensable pour établir une valorisation juste et permettre une due diligence approfondie. La question du traitement fiscal de ces opérations reste également à préciser.