Maroc : le pays redessine le paysage diplomatique avec …

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Crédits photo : Pixabay / cuivie

Le Maroc franchit une nouvelle étape dans sa stratégie diplomatique africaine en normalisant ses relations avec le Kenya.

Cette avancée significative, marquée par la remise des lettres de créance de l’ambassadrice kényane Jessica Muthoni Gakinya au ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, ouvre un nouveau chapitre dans les relations bilatérales entre les deux pays.

Ce rapprochement, qualifié de « progrès significatif » par la presse kényane, intervient après des décennies de relations hésitantes, principalement dues à des divergences sur la question du Sahara.

Le tournant décisif a été amorcé en septembre 2022, lorsque le président kényan William Ruto a retiré la reconnaissance de la République sahraouie autoproclamée « RASD », ouvrant ainsi la voie à une réévaluation des relations avec Rabat.

La nomination de Gakinya, confirmée par le Parlement kényan en avril 2024, s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération économique et diplomatique.

Le Kenya, en quête de soutien pour son candidat Raila Odinga à la Commission de l’Union africaine, reconnaît l’influence croissante du Maroc sur le continent. De son côté, le Royaume chérifien voit dans ce rapprochement une opportunité d’étendre son réseau d’alliances en Afrique subsaharienne.

Les deux pays envisagent désormais de renforcer leurs échanges dans divers secteurs, notamment l’agriculture, les infrastructures et les technologies de l’information.

L’ambassadrice Gakinya a d’ailleurs évoqué des projets concrets, tels que l’établissement d’une usine d’engrais marocaine au Kenya et l’exploration du marché marocain pour le thé vert et le café kényans.

Ce rapprochement maroco-kényan s’inscrit dans un contexte géopolitique plus large, où le Maroc cherche à consolider son influence en Afrique. Il suscite l’attention d’autres acteurs régionaux, notamment l’Algérie, traditionnellement opposée aux positions marocaines sur la question du Sahara.

Alors que le Maroc et le Kenya semblent déterminés à surmonter leurs différends passés, cette normalisation pourrait avoir des répercussions significatives sur l’échiquier diplomatique africain.

Elle témoigne de la capacité du Royaume à tisser des alliances stratégiques et à redéfinir les équilibres régionaux, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de coopération sud-sud.