Les pompiers ont maîtrisé mercredi la majorité des foyers d’un incendie déclenché la veille dans les massifs forestiers de la région touristique de Chefchaouen, dans le nord du Maroc, mais poursuivent leurs efforts pour venir à bout des dernières flammes, a indiqué mercredi l’Agence nationale de l’eau et des forêts (ANEF).
Les opérations pour éteindre les feux, frappant la commune de Derdara, « ont permis de maîtriser trois des quatre principaux foyers », a déclaré l’ANEF dans un communiqué relayé par l’agence officielle marocaine MAP.
Quelque 500 hectares de forêt et de champs avoisinants ont été dévastés, sans faire de victimes, a indiqué l’ANEF, précisant que sur le terrain, environ 450 intervenants et huit avions, dont quatre Canadair restaient déployés.
« Toutes les ressources humaines et logistiques restent mobilisées jusqu’à la maîtrise totale » de l’incendie, a-t-elle affirmé.
Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF, a déclaré à l’AFP qu’il s’agissait du « plus grand incendie » de l’année, avec une propagation « exceptionnelle » due au terrain accidenté et à des vents violents.
Il a également signalé un autre feu dans les hautes montagnes de la province de Tétouan, autre destination touristique, finalement circonscrit dans la matinée.
Selon des journalistes de l’AFP sur place, le vent chaud et sec attisait encore les braises le soir du mercredi 13 août 2025 près de Chefchaouen, dans un pays frappé par une sécheresse persistante depuis 2018 et actuellement en proie à une vague de chaleur accompagnée du chergui, un vent souvent très fort provenant notamment du Sahara.
« Il y avait des vents forts qui ont dirigé les feux vers plusieurs directions », atteste auprès de l’AFP Ahmed Rayane, un agriculteur de 52 ans, qui s’est dit inquiet que les flammes se propagent dans la « très vaste » forêt voisine.
Par endroits dans cette région, où résident plus de 400.000 personnes, le feu s’est approché d’habitations, de stations-service et du centre de Derdara. Les habitants des villages surélevés, armés de seaux, ont aidé les secours.
Habituellement prisées des randonneurs, les pentes boisées de la zone sont désormais enveloppées d’un épais nuage de fumée qui engloutit en un instant les Canadair visibles dans le ciel.
Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer l’origine de l’incendie, a indiqué à l’AFP Saïd Benjira, directeur régional des Eaux et forêts et de la lutte contre la désertification de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Selon l’indicateur de sécheresse de l’observatoire du programme européen Copernicus, le danger d’incendie est jugé « extrême à très extrême » sur l’ensemble du bassin méditerranéen du 11 au 17 août 2025, avec un risque particulièrement élevé dans le nord du Maroc.
Avec AFP