Maroc : le pays accélère le pas ; les femmes pourront bientôt…

femmes maroc

Crédits photo : Pexels / © Ryutaro Tsukata

Le Maroc accélère le pas dans la modernisation de son Code de la famille, connu sous le nom de Moudawana avec à la clé plus de droits pour les femmes.

En effet, la réforme en préparation a pour but de changer radicalement le régime juridique appliqué à de nombreuses femmes au Maroc.

Le tout est possible avec l’introduction de nouvelles mesures visant à garantir l’égalité et à renforcer leur protection juridique.

Concrètement, lors du Conseil de gouvernement du jeudi 16 janvier 2025, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a annoncé la formation d’un comité spécialisé chargé de réviser ce texte fondamental.

Cette équipe regroupe des représentants du ministère de la Justice, du ministère des Habous et des Affaires islamiques, ainsi que du ministère de la Solidarité, de l’Intégration sociale et de la Famille.

En synergie avec le Conseil supérieur des oulémas, cette réforme vise à harmoniser les particularités culturelles et religieuses du Maroc avec les exigences d’un cadre légal moderne.

Les mesures phares envisagées pour les femmes au Maroc

Parmi les propositions les plus importantes figure l’introduction de clauses dans le contrat de mariage.

Ces dispositions imposeraient le consentement obligatoire de la femme à toute éventuelle polygamie, son refus rendant cette pratique impossible pour le mari.

Une autre mesure importante concerne l’harmonisation de l’âge légal du mariage à 18 ans pour les filles et les garçons, avec des dérogations strictement encadrées pour les mineurs âgés de 17 ans.

En parallèle, la réforme prévoit de reconnaître la contribution des femmes au foyer en introduisant des mécanismes permettant de valoriser le travail domestique dans l’évaluation des richesses acquises pendant le mariage.

Pour les mères, des avancées notables sont en discussion, notamment la garantie de la tutelle légale (wilaya) sur leurs enfants en cas de garde, ainsi que la possibilité de conserver cette garde même après un remariage.

Un processus inclusif et participatif

Le gouvernement s’est engagé à inclure les contributions des universitaires, des chercheurs, des partis politiques et de la société civile dans ce processus de réforme.

Selon Mustapha Baitas, cela permettra de garantir un équilibre entre les principes religieux fondamentaux du Royaume et les réalités sociales et juridiques en constante évolution.

Le Conseil supérieur des oulémas, unique autorité habilitée à émettre des fatwas, jouera un rôle central pour garantir la légitimité religieuse des réformes.

En décembre dernier, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, avait déjà présenté les grandes lignes des changements envisagés, suscitant un large débat public.