Maroc : flambée des prix de l’huile d’olive, le gouvernement prend une initiative

Huile d’Olive : Ce pays maghrébin dépasse largement sa production annuelle habituelle en 2023

Crédits photo : Passeport Santé

L’huile d’olive, produit essentiel pour de nombreux foyers marocains, connaît une hausse spectaculaire de son prix.

Le litre, autrefois vendu à 60 dirhams, dépasse désormais les 120 dirhams, provoquant une vive inquiétude parmi les consommateurs.

Cette flambée des prix est principalement attribuée à des années consécutives de sécheresse, qui ont gravement affecté les zones clés de production telles que Qalaat Saraghna et Chiadma.

Ces régions, autrefois prospères dans la culture de l’olive, enregistrent aujourd’hui une production réduite de 40 à 50 % par rapport aux années normales.

Abdelkarim El Shafei, vice-président de la Ligue marocaine des droits des consommateurs, explique que les conditions climatiques difficiles, notamment les gelées récentes, ont aggravé la situation.

 En conséquence, le coût de production d’un litre d’huile d’olive atteint désormais 95 dirhams dans certaines usines, un montant qui, une fois les marges commerciales ajoutées, explique les prix records observés sur le marché.

Pour faire baisser le prix, le gouvernement marocain autorise l’importation d’huile d’olive

Face à cette crise, le gouvernement marocain a autorisé l’importation d’huile d’olive, notamment d’Espagne et de Turquie, où les coûts de production sont nettement inférieurs.

Un quintal d’olives espagnoles ou turques produit environ 24 litres d’huile, contre seulement 14 litres pour un quintal d’olives marocaines.

Cependant, l’huile marocaine « Baladi », prisée pour sa qualité exceptionnelle, reste le choix préféré des Marocains.

Ses propriétés, telles que la conservation prolongée sans altération de la couleur ou du goût, la distinguent des huiles importées, qui coûtent certes moins cher (environ 90 dirhams le litre) mais dont les caractéristiques se détériorent avec le temps.

La décision d’autoriser les importations pourrait entraîner une légère baisse des prix à court terme, selon El Shafei, mais ne constitue pas une solution durable.

La réduction drastique des oliveraies dans des zones comme Qalaat Saraghna, où certains agriculteurs ont opté pour des cultures alternatives, exacerbe la crise structurelle du secteur.

Alors que le Maroc ne pratique quasiment pas l’exportation d’huile ou d’olives, les autorités doivent trouver des moyens pour soutenir la production locale et préserver ce secteur vital.

Dans ce contexte, des solutions à long terme, telles que des politiques d’irrigation adaptées et des mesures pour encourager la plantation d’oliviers, seront essentielles pour stabiliser le marché et protéger les consommateurs marocains.