La récente performance du Maroc sur le marché international de la myrtille mérite une analyse approfondie.
Avec 67 300 tonnes exportées en 2023-2024, soit une hausse de 25% par rapport à la saison précédente, le royaume chérifien confirme sa position de gros exportateur mondial.
Cette progression s’inscrit dans une tendance à long terme, la filière ayant plus que doublé ses exportations en cinq ans. Plusieurs facteurs expliquent ce succès.
Les raisons derrière le succès du Maroc
Premièrement, la diversification géographique des exportations. Si l’Europe reste le principal débouché, avec l’Espagne en tête (20 100 tonnes), suivie du Royaume-Uni et des Pays-Bas, le Maroc a su pénétrer de nouveaux marchés au Moyen-Orient et en Amérique du Nord.
Deuxièmement, l’adaptation aux demandes spécifiques des marchés cibles a permis une forte augmentation des exportations.
La hausse significative des exportations vers les Pays-Bas (+42%), l’Allemagne (+25%) et la France (+19%) suggère une adéquation croissante entre l’offre marocaine et les exigences de ces pays en termes de qualité et de normes.
Troisièmement, la compétitivité du secteur agricole marocain a été au rendez-vous. Les recettes de 289,3 millions de dollars enregistrées en 2022 témoignent d’une filière à forte valeur ajoutée, capable de rivaliser sur le marché mondial.
Cependant, cette réussite soulève des questions. La dépendance aux marchés européens pourrait-elle devenir un facteur de vulnérabilité ? Comment le Maroc gère-t-il les défis environnementaux liés à cette culture intensive ? Quelle est la répartition de la valeur ajoutée au sein de la filière ?
En conclusion, le succès de la myrtille marocaine illustre la capacité du pays à s’imposer dans des niches agricoles à forte valeur ajoutée.
Toutefois, la pérennité de cette croissance dépendra de la capacité du secteur à relever les défis de durabilité et de diversification des marchés.