Mali / Un important convoi de l’armée fait demi-tour sans livrer combat au nord : la raison

Incroyable, malgré sa force militaire, l’Israël craint l’armée de ce pays de l’Afrique du Nord

Crédit Photo : Tribune de Genève

Un important convoi de l’armée malienne et du groupe Wagner parti il y a une dizaine de jours en direction d’une localité du nord où ils avaient essuyé en juillet un lourd revers, est revenu à son point de départ sans livrer bataille, ont indiqué ce mercredi 9 octobre 2024, des sources dans les différents camps.

La colonne de plusieurs dizaines de véhicules a fait halte à Kidal, ont indiqué une source militaire et du gouvernorat à l’AFP.

Kidal se trouve à environ 200 km au sud de Tinzaouatène, à la frontière algérienne, où l’armée et le groupe paramilitaire russe avaient perdu plusieurs dizaines d’hommes contre les séparatistes et les jihadistes fin juillet.

L’objectif réel de la mission, suivie de près par les observateurs comme pouvant préfigurer une tentative de prendre sa revanche après la défaite de juillet, reste inconnu.

Au moment de son départ dans cette vaste zone désertique, un responsable de l’armée avait déclaré à l’AFP être « en mission de sécurisation sur le territoire national ».

L’armée semble n’avoir jamais atteint Tinzaouatène après avoir sillonné le désert dans des conditions difficiles.

Les forces maliennes ont indiqué lundi dans un communiqué avoir « récupéré les dépouilles de leurs frères d’armes » tombés en juillet près de Tinzaouatène.

Une information confirmée par l’agence de presse d’Etat russe Tass et un post Telegram de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI), qui forme des forces de l’armée, de la police et de la gendarmerie de la République centrafricaine, où opèrent des mercenaires de l’Africa Corps, successeur de Wagner.

« Les Forces armées du Mali et leurs alliés russes se sont mobilisés pour récupérer les corps de leurs camarades tombés au combat et ont aujourd’hui accompli leur devoir », a déclaré le chef de la Cosi, Alexandre Ivanov, cité par l’agence Tass.

L’armée malienne n’a pas annoncé officiellement la fin de la mission, mais c’est ainsi que l’a présentée une source militaire malienne.

Les séparatistes, qui ont suivi l’avancée du convoi de l’armée en communiquant sur les réseaux sociaux, se sont félicités pour ce « retour forcé ».

– Bataille informationnelle –

« Vu le volume du convoi et les moyens dont ils disposaient, tout le monde sait que leur objectif exclusif était la reprise de Tinzaouatène, mais cette fois-ci, ils ont dû renoncer et rebrousser chemin, car ils ne sont pas prêts pour une autre aventure », a déclaré à l’AFP El Maouloud Ramadane, porte-parole de l’alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA).

« Ils savent bien ce qui les attend. Il faut préciser qu’ils ne sont pas arrivés à Tinzaouatène. Ils étaient à mi-chemin », a-t-il ajouté.

A « Tinzaouatène, on a perdu une bataille » mais « nous n’allons jamais perdre la guerre contre les terroristes », avait déclaré le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

L’armée malienne avait répliqué les jours suivants par des frappes de drone. Elles avaient tué plusieurs civils, notamment des orpailleurs étrangers et des enfants, selon des élus et les séparatistes.

Le week-end dernier, l’armée a affirmé avoir identifié et neutralisé « une colonne de véhicules appartenant à des groupes armés terroristes » dans le nord. Les séparatistes ont affirmé, eux, qu’il s’agissait de « deux véhicules de transport en commun » et que les frappes avaient fait sept morts et trois blessés, « tous des orpailleurs nigériens ».

Les deux camps se livrent à une bataille informationnelle constante. Les journalistes ont peu d’accès à des sources indépendantes dans ces zones reculés et dans un contexte de fortes restrictions sur leur travail dans le pays.

La junte au Mali a rompu en 2022 l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers Moscou.

Contrairement aux jihadistes qui ont poursuivi leurs attaques, les séparatistes, également soulevés en 2012, ont observé plusieurs années de trêve. Ils ont repris les armes en 2023.

Ils ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord, après une offensive de l’armée malienne et de Wagner qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’Etat central.

Avec AFP

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