Les tensions diplomatiques entre le Mali et son voisin, l’Algérie ont franchi un nouveau seuil.
Alors que les relations entre les deux États ne sont plus au beau fixe depuis fin 2023, un autre incident ravive les tensions entre ces deux pays africains depuis quelques jours.
En effet, le Mali et l’Algérie se retrouvent plongés dans une nouvelle crise diplomatique suite à la destruction par Alger, d’un aéronef sans pilote appartenant aux Forces armées maliennes, à la frontière entre ces deux voisins africains.
Ce nouvel incident vient mettre à mal, les rapports déjà tendus entre Bamako et Alger.
Désormais, la tournure que prend la situation fait craindre une rupture diplomatique entre les deux pays.
Pour le Mali qui juge cet acte inacceptable, il s’agit d’une « action hostile préméditée du régime algérien ».
Selon Bamako, l’appareil opérait « dans les limites du territoire national ». Alger aurait donc d’après le Mali, abattu l’aéronef malien sur son propre territoire.
À en croire les autorités maliennes, l’épave de l’appareil a été retrouvée à 9,5 km au sud de la frontière entre les deux pays.
« La distance entre le point de rupture de liaison avec l’appareil et le lieu de localisation de l’épave est de 441 mètres. Ces deux points sont tous situés sur le territoire national », a souligné Bamako dans un communiqué.
Les autorités maliennes ajoutent également que l’aéronef « est tombé à la verticale, ce qui, probablement, ne peut s’expliquer que par une action hostile causée par des tirs de missiles sol-air ou air-air ».
De son côté, Alger avait dans un communiqué déclaré que l’aéronef avait pénétré de deux kilomètres dans son espace aérien, une version qui diffère de celle du Mali qui d’ailleurs a demandé des preuves à l’Algérie.
Bamako durcit le ton
« Face à la gravité de cet acte d’agression inédit », le Mali « condamne avec la dernière rigueur cette action hostile, inamicale et condescendante des autorités algériennes », ont indiqué les autorités maliennes.
Bamako a donc annoncé des mesures pour protester contre cet acte posé par Alger.
A cet effet, le pays du général Assimi Goïta a annoncé la convocation de l’ambassadeur algérien à Bamako, le retrait avec effet immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC) et une plainte devant des instances internationales « pour actes d’agression ».
Pour l’heure, l’Algérie n’a pas encore réagi à ces mesures prises par son voisin à son encontre.
Par ailleurs, il est à noter que face à cette situation, les alliés du Mali à savoir, le Burkina Faso et le Niger, tous trois pays membres de l’AES, sont solidaires de Bamako.
En effet, le Niger et le Burkina Faso ont eux aussi annoncé le dimanche 06 avril 2025, le rappel de leurs ambassadeurs respectifs en Algérie.