Mali : mauvaise nouvelle pour les fonctionnaires qui s’enrichissent de façon illicite

Mali mauvaise nouvelle pour les fonctionnaires qui s'enrichissent de façon illicite

Crédit photo : DR

Au Mali, la lutte contre l’enrichissement illicite vient de connaître une nouvelle impulsion. Le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a décidé de passer à la vitesse supérieure pour mettre fin à l’accumulation suspecte de richesses chez certains agents publics.

L’enrichissement illicite est une augmentation substantielle et inexpliquée du patrimoine d’une personne au-delà de ses revenus légitimes. Il s’agit d’une infraction souvent liée à la corruption, au vol, à la concussion ou au trafic d’influence.

Depuis plusieurs années, le Mali dispose d’un organe dédié à cette mission sensible. Il s’agit de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite, l’OCLEI, dirigé par Dr Modibo Sacko.

Cet office est chargé de vérifier les patrimoines, d’identifier les évolutions suspectes et de transmettre les dossiers aux autorités compétentes lorsqu’une infraction est établie.

Rencontre entre le Premier ministre et les membres de l’OCLEI

Le lundi 24 novembre 2025, le Premier ministre a reçu les membres de l’OCLEI pour une séance de travail fructueuse.

La délégation lui a présenté les nouvelles orientations et stratégies destinées à renforcer l’efficacité de la lutte contre l’enrichissement illicite.

Ce nouveau bureau dispose de compétences élargies et entend s’engager davantage dans la prévention, la détection et la répression des actes de corruption liés au patrimoine des agents publics.

Le Général Abdoulaye Maïga a salué le travail accompli par l’OCLEI et a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir toutes les initiatives visant à promouvoir la transparence et la bonne gouvernance.

Il a insisté sur l’importance de la collaboration entre les institutions pour répondre efficacement aux défis croissants de la criminalité financière.

Les échanges ont permis de formuler des propositions concrètes visant à améliorer la surveillance, notamment par le renforcement des capacités de l’OCLEI et par une sensibilisation accrue des acteurs publics et privés.

Cette rencontre marque une étape importante dans la mobilisation nationale contre l’enrichissement illicite. Elle confirme la volonté du gouvernement malien de consolider la coopération avec l’OCLEI afin de garantir une gestion saine et transparente des ressources publiques.

Mali : les articles qui préviennent de l’enrichissement illicite

Le Mali dispose également d’un cadre juridique précis pour encadrer la transparence patrimoniale des responsables publics.

L’article 10 de la loi impose aux personnalités concernées, à l’exception du Président de la République, de produire une déclaration écrite de leurs biens avant leur entrée en fonction.

Ce document doit être actualisé chaque fin d’année budgétaire et déposé au greffe de la Cour suprême. La déclaration du Président de la République obéit quant à elle aux règles prévues par la Constitution.

Le non-respect de ces obligations entraîne des sanctions sévères. Selon l’article 35, un responsable qui refuse de se conformer à la procédure peut être immédiatement révoqué ou déchu de ses fonctions. La fausse déclaration est punie d’une amende équivalant à douze mois de salaire, sans préjudice de poursuites judiciaires pour enrichissement illicite.

Avec ces rappels juridiques et la relance affichée de la coopération entre le gouvernement et l’OCLEI, les autorités semblent prêtes à engager une lutte plus ferme contre la corruption. Les prochains mois permettront de mesurer l’impact réel de cette dynamique nouvelle sur la gestion des affaires publiques au Mali.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp