Au Mali, le Président de la transition, Assimi Goïta, a retenu toutes les attentions lors de son dernier discours à la nation. Le Colonel de l’armée s’est adressé à la population le 31 décembre 2023.
Comme la plupart des chefs d’État africains, le Président de la transition au Mali a présenté ses vœux de nouvel an à sa population et a profité de l’occasion pour mettre en exergue certaines de ses prévisions.
L’annonce la plus remarquée a été la mise en place d’un « dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation, afin d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires. »
Assimi Goïta a affirmé aussi vouloir « privilégier l’appropriation nationale du processus de paix ».
Autrement dit, le Président de la transition malienne voudrait que la question des conflits au nord de son pays soit réglée par les composants du pays eux-mêmes et sur le territoire.
Par conséquent, beaucoup d’observateurs ont conclu que le chef d’État malien a signé la fin de l’accord de paix signé en 2015 à Alger entre le gouvernement malien de l’époque et les séparatistes.
Cette annonce survenue au moment où Bamako et Alger traversent une tension palpable et cela renforce les intentions prêtées à Assimi Goïta sur son souhait d’oublier l’accord de 2015.
La réaction des séparatistes sur la proposition d’Assimi Goïta
Face à la main tendue du colonel Assimi Goïta, les séparatistes semblent ne pas être d’accord. Mohamed Elmaouloud Ramadane, le porte-parole de la rébellion touareg, acteur de l’accord de 2015, a clairement indiqué son désaccord le 2 janvier 2024.
« Nous pensons que c’est une façon de prononcer la caducité définitive de l’accord et de mettre la médiation internationale à la porte. » Le porte-parole de la rébellion n’hésite pas non plus à traiter la proposition d’Assimi Goïta de simulacre.
« Nous voyons que c’est un rejet d’un accord déjà signé par toutes les parties et garanti par la communauté internationale, et nous ne sommes pas prêts à prendre part à un processus de paix qui ne sera qu’un simulacre », déclare-t-Il.