Ce n’est pas son départ de la CEDEAO qui va empêcher le Mali d’être bien vu des institutions financières comme le montre les milliards promis par la BOAD.
En effet, l’institution financière vient de confirmer son engagement envers le développement agricole du Mali, en dépit des tensions géopolitiques régionales.
Concrètement, la BOAD vient d’approuver ce 18 décembre 2024 un prêt de 30 milliards de francs CFA demandé par le Mali.
Il faut noter que cette décision intervient dans un contexte particulier où le Mali, avec les autres pays de l’AES continue de clamer son intention ferme de quitter la CEDEAO.
Qui plus est, il faut savoir que le financement s’inscrit dans la Phase 2 du Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS).
Avec un objectif de valorisation de plus de 34 000 hectares de terres agricoles, ce programme représente une avancée significative pour un pays dont le potentiel irrigable reste largement sous-exploité, avec seulement 25% des 2,2 millions d’hectares disponibles mis en valeur jusqu’en 2016.
En ciblant plus de 120 000 exploitants agricoles, le PDI-BS ambitionne non seulement d’augmenter la production rizicole de 52 000 tonnes de riz paddy annuellement, mais aussi de diversifier les cultures avec une production maraîchère additionnelle de 3 600 tonnes.
Ces objectifs s’alignent parfaitement avec les enjeux de sécurité alimentaire et de développement économique du pays, où l’agriculture représente 35% du PIB et emploie 68% de la population active.
La mise en œuvre du programme se concentre sur trois zones stratégiques : Maninkoura, le Moyen Bani et Djenné.
Ces régions ont été sélectionnées pour leur potentiel agricole et leur capacité à accueillir des infrastructures d’irrigation modernes.
La consolidation des acquis de la première phase du programme, rendue possible par ce nouveau financement de la BOAD, devrait permettre d’optimiser les investissements déjà réalisés et d’amplifier leur impact sur le développement agricole local.