Mali : l’ONU déplore la suspension indéfinie des élections

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Crédit photo : Présidence du mali sur Facebook

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé le 4 septembre la suspension indéfinie des élections au Mali et « l’intensification de la répression » contre la société civile.

« Les lois adoptées ces derniers mois risquent de compromettre le respect des droits humains au Mali pendant longtemps. J’exhorte les autorités de transition à prendre des mesures concrètes et immédiates pour abroger ces lois problématiques », a-t-il affirmé dans un communiqué.

Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le général Assimi Goïta, a promulgué en juillet la loi lui accordant un mandat de cinq ans renouvelable sans élection et est devenu de facto président de la République du Mali. Le régime militaire lui avait accordé quelques jours auparavant ce mandat.

« Ces changements juridiques ont fermé la porte à toute élection démocratique au Mali dans un avenir prévisible, en violation du droit de tout citoyen de participer aux affaires publiques, de voter et d’être élu au cours de véritables élections périodiques. Ils doivent être rapidement abrogés », a déclaré M. Türk.

Arrivés au pouvoir au Mali à la suite de deux coups d’État successifs en 2020 et 2021, les militaires s’étaient engagés à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais ont depuis manqué à leur promesse.

Un nombre croissant de journalistes et de défenseurs des droits humains ont été enlevés ou détenus arbitrairement depuis le second coup d’État de mai 2021, indique le Haut-Commissariat.

« L’augmentation marquée du nombre d’arrestations de Maliens issus de tous les milieux de la société, sur la base d’accusations générales d’atteinte à la crédibilité de l’État, simplement pour avoir exprimé leurs opinions, est profondément préoccupante », a averti M. Türk, appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues arbitrairement.

« Il faut mettre fin sans délai à cette instrumentalisation de la loi contre l’expression de la dissidence », a-t-il ajouté.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire meurtrière, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.

Les violences des groupes jihadistes ensanglantent le pays depuis plusieurs années. L’armée malienne et ses alliés, les mercenaires russes d’Africa Corps, chargés notamment de traquer les jihadistes, sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat indique avoir obtenu récemment « des informations crédibles » qui « montrent que depuis avril seulement, des centaines d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations et de détentions arbitraires, de disparitions forcées et d’autres enlèvements ont été commis par toutes les parties ».

Avec AFP

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