Le divorce est bel et bien consommé entre le Mali et la CEDEAO comme le montre les milliards d’économies devrait faire.
En quittant l’organisation régionale fin janvier, Bamako assure réaliser une économie annuelle substantielle de près de 100 milliards FCFA.
Depuis l’annonce tonitruante, fin janvier, du retrait du Mali de la CEDEAO, les chiffres affluent pour tenter de quantifier les impacts économiques d’une telle décision.
C’est cette fois-ci au tour du ministre malien de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, de sortir sa calculette.
Dans des déclarations récentes, il chiffre les pertes annuelles de son pays du fait de son appartenance à la CEDEAO à 120 milliards de francs CFA.
A contrario, Bamako économiserait 21 milliards de FCFA chaque année en claquant la porte de l’organisation ouest-africaine. Soit un différentiel positif de près de 100 milliards de francs CFA.
Autant dire que sur le plan strictement budgétaire, cette sortie de la CEDEAO pourrait être une affaire juteuse pour les autorités maliennes de transition. Même si ces estimations restent à confirmer et à détailler.
Outre la dimension économique, le ministre Sanou met aussi en avant l’« indépendance retrouvée » du Mali vis-à-vis de la CEDEAO.
Dans un contexte de tensions récurrentes avec l’organisation ces dernières années, Bamako pourra désormais élaborer « une stratégie endogène de croissance » économique en s’affranchissant de certaines contraintes communautaires.
Une lecture que ne partage pas la CEDEAO. Celle-ci avait rappelé que le départ du Mali ne sera effectif que dans un an, conformément à l’article 91 de sa charte.
Et qu’en attendant, Bamako se doit de respecter tous ses engagements en tant que membre à part entière.
Sur fonds de milliards, l’ambiance électrique est donc entre le Mali et la CEDEAO, même après l’annonce du divorce.
Les conséquences économiques concrètes de ce séisme diplomatique restent encore très incertaines, au-delà des effets d’annonce de part et d’autre.
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