Le général Assimi Goïta, président de la transition, a inauguré lundi 3 novembre la deuxième mine de lithium du Mali.
Le site, exploité par Les Mines de Lithium de Bougouni SA, se trouve à N’Ganala, à 180 km au sud de Bamako. La cérémonie a réuni des représentants de l’ambassade chinoise, les autorités locales et plusieurs ministres du gouvernement. Moins d’un an après l’ouverture de Goulamina, le Mali renforce sa position dans l’industrie mondiale du lithium.
N’Togo Diakité, chef du village de Bougouni, a pris la parole en premier. « Ce projet apporte non seulement du travail et des routes, mais aussi la fierté d’être au cœur du Mali nouveau. Nous prions pour que cette mine soit une bénédiction pour nos enfants et non une source de division », a-t-il déclaré devant une foule venue des 52 communes de la région.
Les autorités coutumières, les femmes et les jeunes se sont déplacés massivement pour accueillir le président de la Transition.
Le ministre des Mines, Amadou Keita, a rappelé les visites répétées du chef de l’État dans la région. « En moins d’un an, le Chef de l’État a accordé trois visites de haut niveau à la région de Bougouni : après la centrale solaire de Tiakadougou-Dialakoro et la première mine de lithium à Goulamina, voici aujourd’hui celle de Bougouni », a-t-il affirmé. Bref, le gouvernement place la région au centre de sa stratégie de développement économique.
Le projet a nécessité un investissement initial de 65 millions de dollars, soit environ 36 milliards de francs CFA. La première phase permettra de produire 120 000 tonnes de concentré de spodumène par an. En combinant cette production avec celle de Goulamina, le Mali devrait atteindre 590 000 tonnes en 2026. Le pays deviendrait alors le premier producteur africain, devant le Zimbabwe et la République démocratique du Congo.
Les actionnaires de la mine incluent Kodal Mining UK Ltd et Hainan Mining Co. Ltd, filiale du groupe chinois Fosun. L’État malien et des investisseurs locaux détiennent 35 % du capital. Teng David Lei, président du conseil d’administration de Kodal Mining UK et directeur général de Hainan Mining, a salué cette répartition. « Nous partageons une même ambition : faire du lithium de Bougouni un moteur de croissance et un exemple de partenariat équilibré entre investisseurs étrangers et État souverain », a-t-il déclaré.
Le site emploie déjà 500 personnes recrutées localement. Ce chiffre grimpera à 800 lors de la seconde phase. Enfin, le projet a déjà injecté plus de 24 milliards de francs CFA dans l’économie nationale à travers l’achat de biens et services locaux.
Les actions de développement communautaire ont mobilisé près de 317 millions de francs CFA. Le ministre des Mines estime que la mine générera plus de 230 milliards de francs CFA de revenus directs pour l’État sur toute sa durée de vie, via les dividendes, impôts et redevances minières.
Le gouvernement a annulé 121 titres miniers, dont 100 permis de recherche, pour assainir le secteur. Cette mesure vise à mettre fin au désordre et à renforcer la transparence. Le ministre a d’ailleurs promis d’étendre cette rigueur à la protection de l’environnement, aux droits des travailleurs et à la mise en œuvre du contenu local. La nouvelle politique minière impose des obligations strictes aux opérateurs étrangers.