Mali : le pays conserve ses relations avec ce pays de la CEDEAO

Mali partis

Crédits photo : Britannica Encyclopœdia

Malgré sa récente sortie de la CEDEAO, avec ses compères de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Mali conserve ses relations cordiales avec le Sénégal.

En effet, les deux pays viennent de montrer l’exemple d’une coopération bilatérale résiliente qui transcende les clivages institutionnels.

Et pour cause, le retrait officiel du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2025, n’a pas entamé les liens entre Bamako et Dakar.

Mieux encore, ils viennent de se renforcer sur plusieurs fronts stratégiques.

Une coopération multisectorielle renforcée entre le Mali et le Sénégal

La sécurité frontalière constitue le premier pilier de cette collaboration renouvelée.

Le lancement, le 20 février 2025, des patrouilles conjointes dans la région de Diboli, près de Kayes, est le premier exemple de cette volonté partagée de contrer la menace jihadiste représentée par le groupe JNIM.

Cette initiative, mobilisant la Zone militaire N°4 sénégalaise et les forces maliennes, s’appuie sur l’expérience des opérations tripartites menées en septembre 2024 avec la Mauritanie.

Les 700 kilomètres de frontière commune font désormais l’objet d’une surveillance coordonnée, prolongeant ainsi l’accord militaire technique signé en mars 2021 entre les deux nations.

Sur le plan économique, le corridor Dakar-Bamako demeure un axe vital pour les échanges commerciaux régionaux.

Le Mali représente 50,5% des exportations sénégalaises vers l’Afrique, soit un volume estimé à 1 404,5 milliards FCFA en 2022, faisant du pays le principal client africain du Sénégal.

Cette interdépendance économique explique en partie la détermination des deux États à maintenir des relations privilégiées, indépendamment des tensions institutionnelles au sein de la CEDEAO.

La dimension environnementale de cette coopération a particulièrement été mise en avant lors de la COP16 à Cali, en Colombie, où les ministres Mamadou Samaké et Daouda Ngom ont coordonné leurs positions sur la pollution de la Falémé.

Des mesures concrètes ont suivi, comme l’interdiction du dragage dans le nouveau code minier malien et des restrictions sur l’exploitation aurifère côté sénégalais, démontrant une approche concertée face aux défis écologiques transfrontaliers.

Cette dynamique collaborative s’appuie sur un intense dialogue diplomatique.

La visite du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye au Mali en mai 2024, suivie de celle du Premier ministre Ousmane Sonko en août, puis de l’envoyé spécial Abdoulaye Bathily en octobre, témoigne de l’importance accordée par Dakar à ses relations avec Bamako.

Le président sénégalais a d’ailleurs été désigné « facilitateur » dans la crise opposant l’Alliance des États du Sahel (AES) à la CEDEAO.

Les actions civilo-militaires conjointes, notamment les consultations médicales gratuites proposées aux populations frontalières, ajoutent une dimension humanitaire essentielle à cette coopération multiforme.

Ces initiatives prennent tout leur sens dans des zones souvent marginalisées et confrontées à des catastrophes naturelles, comme l’accident survenu le 26 août à Nabaji Civol.

Au-delà des considérations stratégiques, cette relation privilégiée s’ancre dans une profondeur historique et sociale, comme l’a rappelé le Professeur Bathily lors de sa visite d’octobre 2024 : « Il n’existe pas une seule communauté au Sénégal qui ne soit liée à une autre au Mali. »

Cette réalité sociologique transcende les frontières administratives et explique la résilience des liens entre les deux pays, au-delà des fluctuations politiques régionales.

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