Mali : le général Assimi Goïta vient d’échapper à une tentative de …

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Crédit Photo : Gouvernement mali Facebook

Au Mali, le président de la transition, le général Assimi Goïta ressort plus fort, après avoir échappé à une tentative de destitution.

En effet, la Cour constitutionnelle du pays vient de rejeter une demande de destitution contre le président de la Transition, le général Assimi Goïta.

La décision judiciaire a été rendue le 18 juin 2025 et publiée au Journal officiel le 23 juin. Elle met fin à une procédure judiciaire inédite. Le chef de l’État malien échappe ainsi à une tentative de révocation qui aurait pu compromettre son maintien au pouvoir.

La demande de destitution avait été déposée par un citoyen malien nommé Saïdou dit Cheickna Diallo. Ce dernier accusait le général Assimi Goïta de « haute trahison » pour avoir violé son serment présidentiel.

L’accusateur invoquait l’article 73 de la Constitution du 22 juillet 2023 pour justifier sa démarche. Cet article prévoit qu’un président peut être démis de ses fonctions par le Parlement réuni en Congrès, à condition d’obtenir la majorité des trois quarts des voix.

La Cour constitutionnelle a cependant déclaré son incompétence pour examiner cette requête.

Les juges ont expliqué que le Mali ne dispose actuellement pas d’un Parlement élu conforme aux exigences constitutionnelles. Cette absence d’institution parlementaire légitime rend impossible toute procédure de destitution selon les règles établies.

Pour rappel, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2020, le pouvoir législatif malien est exercé par le Conseil national de Transition (CNT).

Cette instance a été mise en place par les autorités militaires après leur prise de pouvoir. Le CNT remplace temporairement le Parlement traditionnel pendant la période de transition politique que traverse le pays.

Selon la Cour constitutionnelle, le CNT ne peut pas être assimilé à un Parlement constitutionnellement habilité à initier une procédure de destitution. Cette instance transitoire n’a pas la légitimité démocratique nécessaire pour prendre une décision aussi importante que la révocation du chef de l’État.

Les juges considèrent que seul un Parlement élu par le peuple peut exercer ce pouvoir de contrôle suprême.

Cette décision fait montre du contexte institutionnel particulier qui caractérise le Mali depuis plusieurs années. Pour rappel, le pays traverse une période de transition politique marquée par l’absence d’institutions démocratiques pleinement fonctionnelles. Les autorités militaires dirigent le pays en attendant un retour à l’ordre constitutionnel normal.

La situation n’est pas nouvelle pour la Cour constitutionnelle malienne. En mai 2021, après la chute du président Bah N’Daw lors de ce que les militaires ont appelé la « rectification » de la transition, la même Cour avait validé la prise de pouvoir du général Goïta.

À l’époque, les juges avaient justifié leur arrêt par l’absence d’alternative institutionnelle crédible.

Faute d’un Parlement conforme aux exigences constitutionnelles, aucune destitution ne peut donc être engagée contre le président de la Transition au Mali, le général Assimi Goïta.

La situation protège de facto le général Assimi Goïta contre toute tentative de révocation légale, du moins tant que le pays n’aura pas retrouvé des institutions démocratiques pleinement fonctionnelles.

Le chef de l’État malien peut ainsi poursuivre sa mission à la tête de la transition sans craindre d’être déchu par la voie constitutionnelle.

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