Le Fonds Monétaire International vient de porter un coup dur au gouvernement du général Assimi Goïta au Mali.
L’institution financière internationale prévoit en effet une aggravation du déficit budgétaire malien, qui passerait de 2,6% du PIB en 2024 à 3,4% en 2025. Cette annonce est un revers pour les autorités maliennes déjà confrontées à de multiples défis économiques.
Pourquoi une telle prévision du FMI envers le Mali d’Assimi Goïta ?
Il faut savoir que le FMI s’est prononcé après une mission d’évaluation menée à Bamako. Le communiqué publié le vendredi 13 juin 2025 met en évidence les difficultés croissantes auxquelles fait face l’économie malienne sous la direction d’Assimi Goïta. Cette détérioration budgétaire intervient dans un contexte déjà fragile pour le pays sahélien.
Les causes de cette dégradation budgétaire sont multiples. Principalement, les dépenses publiques exceptionnelles consacrées à la gestion des inondations récentes pèsent lourdement sur les finances publiques.
Ces catastrophes naturelles ont nécessité des interventions d’urgence coûteuses, creusant davantage le déficit budgétaire. De plus, les perspectives économiques restent incertaines avec des risques considérables de détérioration supplémentaire.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) fixe un plafond de déficit budgétaire à 3% du PIB pour ses États membres.
Le Mali s’éloigne dangereusement de cet objectif, ce qui pourrait entraîner des sanctions ou des mesures correctives de la part de l’organisation régionale. Cette situation met en péril la stabilité financière du pays et sa crédibilité auprès des partenaires internationaux.
Des solutions en vue
Le gouvernement malien avait pourtant prévu des mesures sociales dans sa Loi de finances 2025. Il a alloué 96,17 milliards de francs CFA à la protection sociale, soit une augmentation de 2,98% par rapport à l’année précédente. Cependant, ces dépenses sociales accentuent la pression sur le budget national déjà tendu.
Le FMI formule des recommandations strictes pour redresser la situation. L’institution exige que la politique budgétaire privilégie la viabilité financière en convergent vers le plafond de 3% fixé par l’UEMOA.
Pour y parvenir, le Mali doit renforcer sa mobilisation des recettes intérieures, notamment en élargissant l’assiette fiscale. Le secteur minier, pilier de l’économie malienne, doit contribuer davantage aux recettes publiques.
L’administration des recettes et des douanes nécessite également un renforcement urgent. Ces institutions jouent un rôle crucial dans la collecte des impôts et taxes qui alimentent le budget de l’État. Une amélioration de leur efficacité pourrait générer des ressources supplémentaires sans augmenter la pression fiscale sur les citoyens.
Parallèlement, le FMI recommande d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Cette optimisation permettrait de réaliser des économies tout en maintenant la qualité des services publics. L’institution insiste sur la nécessité de préserver l’investissement public, moteur de croissance économique, tout en protégeant les populations les plus vulnérables.
D’autres problèmes
L’économie malienne fait aussi face à des contraintes multiples qui compliquent la gestion budgétaire. L’insécurité alimentaire touche une partie importante de la population, nécessitant des interventions gouvernementales coûteuses.
Les menaces sécuritaires persistantes obligent l’État à maintenir des dépenses militaires élevées. Les chocs climatiques fréquents, comme les récentes inondations, génèrent des coûts d’urgence imprévisibles.
Les contraintes de financement extérieur ajoutent une difficulté supplémentaire. Les tensions diplomatiques avec certains partenaires traditionnels limitent l’accès aux financements internationaux. Cette situation contraint le gouvernement d’Assimi Goïta à puiser davantage dans les ressources intérieures pour financer les dépenses publiques.
Initialement, dans sa loi de finances rectificative, le Mali prévoyait un déficit de 3,5% du PIB en 2025, contre 4,4% en 2024. Les nouvelles projections du FMI, bien que légèrement meilleures, restent préoccupantes. Elles confirment les difficultés structurelles de l’économie malienne et la nécessité de réformes profondes.