Le Mali du Général Assimi Goïta annonce la ferme décision de dissoudre tous les partis politiques du pays.
L’annonce de la dissolution de tous les partis politiques et organisations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national a été faite le 13 mai 2025. La décision a été actée par décret présidentiel.
Concrètement, le décret, lu à la télévision publique ORTM1 par Mamani Nassiré, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral, interdit toute réunion ou activité des formations politiques dissoutes et prévoit des sanctions contre les contrevenants.
Il précise également que les personnes exerçant des fonctions politiques ou administratives en vertu d’une désignation de parti peuvent poursuivre leur mission, mais sans se réclamer de leur qualité de représentant des partis dissous.
Cette mesure fait suite à l’adoption, le 12 mai 2025, par le Conseil national de transition (CNT), d’un projet de loi abrogeant la charte des partis politiques et le statut de l’opposition politique.
Lors d’une session présidée par le général Malick Diaw, cette décision a été approuvée par 130 voix pour, 2 contre et aucune abstention.
Elle abroge la loi n°05-047 du 18 août 2005 sur la charte des partis politiques et la loi n°2015-007 du 4 mars 2015 sur le statut de l’opposition politique.
Les autorités de transition justifient cette dissolution par la nécessité de rationaliser un paysage politique jugé trop fragmenté.
Cette décision s’appuie sur les consultations des forces vives de la nation, tenues en avril 2025 dans les régions et à l’extérieur du pays, suivies d’une phase nationale à Bamako les 28 et 29 avril 2025. Ces échanges ont mis en avant des attentes similaires, selon les autorités.
Cependant, cette mesure a déjà provoqué des manifestations le 3 mai 2025, où des opposants ont dénoncé une concentration accrue du pouvoir entre les mains de la junte, au détriment des libertés politiques.
Mamani Nassiré a précisé que cette dissolution s’inscrit dans le cadre des réformes engagées par le général Assimi Goïta pour refonder le Mali, conformément aux recommandations des assises nationales de la refondation, qui avaient formulé 517 recommandations.
Il a ajouté qu’une nouvelle loi destinée à remplacer la charte des partis politiques sera élaborée dans les prochains mois, avec la participation de tous les acteurs concernés, afin de garantir une gestion sereine et harmonieuse de la vie politique, en accord avec les aspirations du peuple malien.