Mali : l’Accord d’Alger enterré ? Assimi Goïta lance des mots forts de sens (vidéo)

Mali Assimi Goïta partis poliques

Crédit photo : France 24 / © Ousmane Makavel, AFP

Le Président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a annoncé ce 31 décembre 2023 lors de son discours à la nation pour le Nouvel An 2024, une inflexion majeure dans le processus de paix au Mali.

Il a ainsi décidé « l’appropriation nationale du processus de paix, en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation. »

Assimi Goïta « met fin » à l’Accord d’Alger

Cette décision acte pratiquement l’enterrement de l’Accord d’Alger de 2015, issu d’un processus de médiation algérien entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord.

Le chef d’État Assimi Goïta a justifié ce choix par la nécessité « d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires » au Mali.

Un comité de pilotage de ce dialogue inter-malien sera mis en place d’ici un mois et devra rendre ses conclusions avant fin février 2024.

Cependant, certains sujets resteront non négociables d’après Goïta : « l’unicité, la laïcité de l’État et l’intégrité du territoire ». Il s’agit avant tout de « réconcilier notre pays et assurer la cohésion nationale », a-t-il ajouté.

Cette inflexion stratégique intervient après plusieurs mois de tensions croissantes entre le Mali et son voisin algérien, chef de file des médiateurs internationaux de l’accord d’Alger.

Bamako reproche à Alger d’accueillir et de dialoguer avec « des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien » ainsi que certains groupes armés signataires de l’accord, qui ont « choisi le camp des terroristes. » 

Le rappel des ambassadeurs des deux pays, il y a deux semaines, semble donc avoir précipité l’enterrement de l’accord algérien par la junte malienne au pouvoir.

Celle-ci cherche à imposer une dynamique strictement malienne pour sortir de la crise, en contournant le cadre régional et international existant jugé contraignant. La réaction de l’Algérie, mais aussi de la communauté internationale qui soutient l’accord d’Alger, sera déterminante.

Le Président Goïta maintient la ligne dure contre les groupes djihadistes, affirmant que « la lutte contre les groupes armés terroristes se poursuivra jusqu’à la pacification totale du pays ».

L’issue de cette crise politico-sécuritaire au Sahel demeure ainsi très incertaine.

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