Le Mali a entamé un nouveau chapitre de sa transition politique avec la nomination, ce jeudi 21 novembre 2024 du Général Abdoulaye Maïga au poste de Premier ministre, succédant ainsi à Choguel Maïga. Il a commencé à œuvrer d’ailleurs. Et pour cause, il a déjà formé son gouvernement.
Cette désignation par le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, s’accompagne d’une refonte gouvernementale qui maintient une forte empreinte militaire au sein de l’exécutif malien.
Le nouveau Premier ministre du Mali, le Général Abdoulaye Maïga, figure déjà familière de la scène politique malienne, n’arrive pas en terre inconnue.
Ayant assuré l’intérim lors de l’hospitalisation de son prédécesseur en 2022, il cumule désormais cette fonction avec le portefeuille stratégique de l’Administration territoriale.
Cette double responsabilité témoigne de la confiance accordée par la présidence à cet homme qui connaît intimement les rouages de l’État.
La formation du nouveau gouvernement, composé de 28 membres, révèle une volonté de continuité dans les orientations stratégiques du pays.
La présence maintenue du Général Sadio Camara à la Défense et du Général Daoud Aly Mohammedine à la Sécurité souligne l’importance accordée aux enjeux sécuritaires dans un contexte régional tendu.
La reconduction d’Abdoulaye Diop aux Affaires étrangères, alors que le Mali vient de quitter la CEDEAO, confirme la volonté de poursuivre une politique étrangère souveraine.
Ce remaniement, marqué par le départ de sept ministres, intègre trois femmes dont le Colonel Assa Badiallo Touré au ministère de la Santé, témoignant d’une timide ouverture à la parité.
La nouvelle équipe hérite d’une feuille de route exigeante dans un pays confronté à des défis multiples : la sécurisation du territoire, la reconstruction de l’État, et la conduite de la transition politique.
Pour rappel, la nomination d’Abdoulaye Maïga intervient dans un contexte particulier où le Mali a rompu avec ses alliés traditionnels.
Après le retrait des forces françaises, la fin de la mission de l’ONU, et la sortie de la CEDEAO, le pays poursuit sa politique de diversification des partenariats, notamment avec la Russie.
Ce nouveau gouvernement devra également gérer l’héritage d’une transition qui a connu plusieurs phases depuis le coup d’État.
Les attentes de la population malienne restent fortes en matière de sécurité, de développement économique et de gouvernance, dans un pays où la présence de groupes armés continue de menacer la stabilité de vastes territoires.