Mali : des partis manifestent contre leur possible dissolution

Des centaines de personnes ont manifesté ce samedi 3 mai 2025 au Mali, à l’appel d’une large coalition de partis politiques qui redoutent leur possible dissolution par la junte au pouvoir, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Cette coalition d’une centaine de partis a « exigé la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025 » et appelé « à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel », dans une déclaration publiée samedi, après la manifestion.

« Vive la démocratie, à bas la dictature ! », ont scandé les protestataires réunis au Palais de la culture, près du fleuve Niger, lors de cette manifestation initiée par ces partis, selon des journalistes de l’AFP et des images sur les réseaux sociaux.

Plusieurs manifestants ont brandi des pancartes réclamant « la liberté, la démocratie » et « des élections » alors que la junte au pouvoir a manqué à son engagement de transférer le pouvoir aux civils en mars 2024, après deux coups d’État militaires en 2020 et 2021.

La manifestation a été encadrée sans incident par les forces de sécurité. Elle constitue l’un des actes de contestation les plus visibles contre les militaires depuis 2021 que le colonel Assimi Goïta, passé général en octobre 2024, est à la tête de la junte.

Elle s’est tenue malgré le climat de répression et les risques de représailles. Les autorités ont annoncé le 30 avril l’abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution.

Cette annonce est intervenue au lendemain d’une concertation organisée les 28 et 29 avril 2025, par le régime à Bamako, largement boycottée par les partis d’opposition, et qui a recommandé la suppression pure et simple des partis politiques.

Elle a également suggéré de proclamer le chef de la junte, le général Goïta, président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable, sans passer par les urnes.

Il revient désormais à M. Goïta de décider de l’application ou non de ces recommandations.

« Nous condamnons fermement toute tentative de restriction, de suspension ou de dissolution des partis politiques », affirme la coalition dans sa déclaration.

Elle dit rejeter « les conclusions » de la concertation des 28 et 30 avril tenue « sans représensativité réelle » et les considère « comme nulles et non avenues », dans le même texte.

Le Mali, comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso également dirigés par des militaires, s’est retiré de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qu’ils jugent inféodée à la France, pour former avec eux l’Alliance des États du Sahel (AES).

© AFP

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