Dans un discours incisif prononcé lors du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) à Pékin, le Colonel Assimi Goïta, président de la transition au Mali, a réaffirmé sa position contre le néocolonialisme, visant implicitement la France sans la nommer.
Ce faisant, il a renforcé les liens du Mali avec la Chine, dessinant les contours d’une nouvelle géopolitique africaine.
Le dirigeant malien a saisi l’occasion de cette tribune internationale pour dénoncer ce qu’il perçoit comme les nouvelles formes du néocolonialisme.
« Sous le prétexte de promouvoir la bonne gouvernance, nos États ont été soumis à des dictats qui ont facilité l’exploitation sans retenue de nos ressources », a-t-il déclaré, dans une critique à peine voilée des anciennes puissances coloniales, dont la France.
Le chef d’État a également évoqué la récente attaque à Tinzaouatene, dans le nord du Mali, pour illustrer sa thèse selon laquelle « le terrorisme international est manipulé par des forces extérieures ».
Cette accusation du président du Mali, Assimi Goïta, bien que non explicitement dirigée contre la France, s’inscrit dans la continuité des tensions diplomatiques entre Bamako et Paris.
En parallèle, le président malien a salué le soutien de la Chine, qualifié de « précieux » dans la lutte contre le terrorisme et le développement économique. Le rapprochement sino-malien s’inscrit dans une tendance plus large de diversification des partenariats africains, au détriment des relations historiques avec l’ancienne puissance coloniale.
Le discours de Goïta souligne par ailleurs l’importance croissante de la souveraineté nationale et de l’autodétermination dans la politique africaine contemporaine.
En évoquant les réformes constitutionnelles récentes au Mali, il a mis en avant une vision d’un développement « durable et inclusif » guidé par les intérêts nationaux plutôt que par des influences extérieures.
Cette prise de position du leader malien à Pékin illustre une reconfiguration des alliances en Afrique de l’Ouest, où la France voit son influence décroître au profit de nouvelles puissances, notamment la Chine.
Elle met en lumière les défis auxquels fait face la diplomatie française dans une région qu’elle considérait jadis comme son pré carré.