Le Parlement installé par la junte au Mali a adopté jeudi un projet de charte nationale pour la paix et la réconciliation, dont une disposition exclut toute partition du pays en proie à un séparatisme touareg, a appris l’AFP auprès de l’institution.
Cette charte a été rejetée le 24 juillet par le Front de libération de l’Azawad (FLA, une coalition de groupes indépendantistes du Nord).
Elle est issue du dialogue inter malien que la junte a, début 2024, mis en oeuvre comme solution pour la paix dans le Nord, après avoir dénoncé quelques jours l’accord d’Alger signé en 2015 entre Bamako et les groupes rebelles touareg. Bamako avait dit constater « l’inapplicabilité absolue » de cet accord.
Il avait préconisé le dialogue direct inter malien, dans un climat de profonde dégradation des relations entre le Mali et le grand voisin algérien, avec lequel il partage des centaines de kilomètres de frontière.
Bamako avait accusé Alger d' »actes inamicaux, d’hostilité et d’ingérence dans (ses) affaires intérieures ».
La charte a été adoptée à l’unanimité des 124 parlementaires présents, a affirmé à l’AFP un membre du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif mis en place par les militaires au pouvoir au Mali, après un double coup d’Etat en 2020 et en 2021.
Le texte doit être promulgué par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, pour entrer en vigueur.
« Les principes fondamentaux énoncés dans la Charte portent sur l’unité du Mali et le refus de toute forme de partition, la laïcité de l’État et l’égalité de tous les citoyens devant la loi« , a expliqué jeudi à l’AFP un membre de la commission de rédaction du document.
« Elle pose également le principe du refus de l’impunité, tout en reconnaissant la possibilité du pardon et de la réparation, du dialogue comme moyen privilégié de résolution des différends et du respect des droits humains et de la diversité culturelle« , a-t-il poursuivi.
Le document officiel de la charte avait été officiellement remis le 22 juillet au président Goïta par la commission.
Le FLA avait, le 24 juillet, dénoncé « une manoeuvre politique dilatoire » de la junte » et réaffirmé son « engagement constant » pour « une reconquête totale » de l’Azawad, nom du territoire qu’il revendique.
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
Avec AFP