Cette déclaration de la Russie concernant le Mali, le Burkina Faso et le Niger sonne comme un aveu d’impuissance.
Lors d’une récente déclaration au Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Russie a carrément appelé la communauté internationale à l’aide. « Pour parvenir à une stabilisation à long terme, il est nécessaire que la communauté internationale apporte un soutien collectif au Mali, au Burkina Faso et au Niger, car ces pays sont devenus, malgré eux, l’avant-garde de la lutte contre les groupes terroristes transafricains », a expliqué Dmitri Tchoumakov, affirmant que « les tentatives de puissances étrangères de s’ingérer dans les affaires de la région sont contre-productives ».
Il a souligné que les pays de l’AES sont devenus la principale ligne de front dans la lutte contre les groupes terroristes en Afrique de l’Ouest.
Toutefois, il a rappelé que « seuls les Africains eux-mêmes peuvent déterminer ce qui est utile ou non dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que dans les choix de développement politique et économique ».
Par ailleurs, Dmitri Tchoumakov a salué « la décision du secrétaire général de l’ONU de soulever la question de la dette des pays de la région envers les créanciers étrangers, dette qui les empêche d’allouer leurs revenus à l’élimination des causes profondes de la montée du terrorisme sur leur territoire », ajoutant qu’« une réforme des institutions financières internationales est nécessaire afin de faire des intérêts et des besoins des pays africains une priorité ».
Cette déclaration apparaît comme une sorte d’impuissance de la Russie dans l’appui militaire logistique et stratégique de ces trois pays engagés depuis quelques années dans la lutte contre le terrorisme. Depuis leurs avènements au pouvoir dans ces trois pays, les militaires avaient renvoyé les armées françaises et américaines de leurs sols, revendiquant le souverainisme et l’indépendance totale. Ceci ne les a pas empêchés de faire recours quelques temps après à la Russie dont le bras opérationnel est Africa Corps qui a remplacé le groupe Wagner. Cet appel vient également au mauvais moment : les différentes armées du Mali, du Burkina et du Niger essuient depuis quelques mois des défaites fréquentes face aux groupes terroristes du JNIM.