Mali : Barrick cède enfin ; un accord trouvé avec les autorités de la transition

Mali barrick or mine

Crédits photo : Collage L-Frii Media (logo officiel de Barrick - Flag map of Mali)

Le géant canadien Barrick Gold et le gouvernement du Mali ont trouvé un terrain d’entente. Un accord verbal de principe a été conclu le 21 novembre 2025 pour mettre fin au différend qui paralyse le complexe aurifère de Loulo-Gounkoto depuis janvier dernier. Aucun document officiel n’a été signé à ce stade, mais les discussions progressent selon les deux parties.

La rencontre du 21 novembre fait suite à une lettre envoyée par Mark Hill, PDG intérimaire de Barrick. Il y sollicitait la reprise des négociations. Le ministère malien des Mines a confirmé que les pourparlers avançaient « positivement », sans fournir davantage de précisions. Barrick Gold, sollicitée par Reuters, n’a pas réagi publiquement.

Les points de négociation entre le Mali et Barrick

Les discussions portent sur plusieurs dossiers. D’abord, le renouvellement pour dix ans du permis d’exploitation, qui arrive à échéance en février 2026. Ensuite, la libération de quatre employés de Barrick arrêtés au Mali. Puis la restitution de trois tonnes d’or saisies par les autorités. Enfin, l’abandon des procédures d’arbitrage lancées par le groupe canadien contre l’État malien.

Le conflit remonte à 2023. Cette année-là, Bamako adopte un nouveau code minier qui augmente la fiscalité et élargit la part de l’État dans les exploitations aurifères à 35 %. Barrick conteste certains aspects de la mise en œuvre du texte. Le bras de fer s’installe. En janvier 2025, la société canadienne suspend ses opérations. Un tribunal malien nomme en juin un administrateur provisoire pour relancer l’exploitation. Les opérations de dynamitage ne reprennent qu’en octobre, plusieurs mois après.

Un enjeu économique considérable

Loulo-Gounkoto figure parmi les plus grands producteurs d’or du continent africain. Le site se trouve dans l’ouest du Mali, une région où l’exploitation aurifère structure l’économie locale. La suspension des activités a pesé lourd sur les finances publiques maliennes. Le secteur de l’or représente le principal pilier économique du pays.

Selon Bloomberg, les représentants des deux parties se seraient rencontrés vendredi dernier pour finaliser les termes d’un accord. Les sources proches du dossier indiquent que les discussions ont porté sur l’acceptation par Barrick du nouveau code minier malien. En contrepartie, la compagnie reprendrait le contrôle de l’opération.

Barrick a revu à la baisse ses prévisions de production d’or pour 2025. La société canadienne table désormais sur une production comprise entre 3,2 millions et 3,5 millions d’onces. Bref, la fermeture de la mine malienne pèse directement sur les résultats du groupe. La production était de 3,9 millions d’onces en 2024 et de 4,1 millions en 2023.

Une résolution mutuellement bénéfique

Mark Bristow, PDG de Barrick, avait déclaré lors d’une interview à Reuters début novembre que la société et le Mali étaient tous deux perdants. Il avait souligné que le Mali perdait sa part des recettes chaque semaine où la mine restait fermée. Les prix de l’or ont atteint des niveaux records ces derniers mois, ce qui rend la résolution du conflit d’autant plus urgente pour les deux parties.

Une délégation de plus de quinze représentants de ministères maliens, de la présidence et de la société de conseil privée Iventus a achevé mercredi une inspection de trois jours du complexe minier. Le Mali avait donné à Barrick un délai d’une semaine pour redémarrer ses activités fin de semaine dernière. La pression montait donc sur la compagnie canadienne pour trouver rapidement une issue.

L’accord verbal, s’il est formalisé dans les prochains jours, permettrait de relancer pleinement la production de Loulo-Gounkoto. Il stabiliserait aussi un secteur minier secoué par les tensions entre investisseurs étrangers et gouvernements africains qui cherchent à maximiser les retombées nationales de leurs ressources naturelles. Pretoria a refusé de remettre la présidence du G20 à un simple chargé d’affaires américain, qualifiant cela de violation du protocole. Une annonce officielle est attendue dans les prochains jours.

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