Mali : Assimi Goïta fait plier les États-Unis, le rétropédalage de Donald Trump qui surprend

Mali : Assimi Goïta fait plier les États-Unis, le rétropédalage de Donald Trump qui surprend

Crédit Photo : BRIAN SNYDER/REUTERS

Les États-Unis de Donald Trump viennent de retirer le Mali d’Assimi Goïta de la liste des pays concernés par son « programme pilote de caution de visa ». Bamako avait instauré une mesure de réciprocité à l’encontre des ressortissants américains.

Si la volatilité de Donald Trump rend ses décisions et contre-décisions souvent difficiles à décrypter, les autorités maliennes peuvent se gargariser de la dernière annonce américaine concernant leur pays. Alors qu’en août dernier, Washington confirmait l’instauration d’une caution de 5 000 à 10 000 dollars américains pour tout Malien désirant obtenir un visa B1/B2 à destination des États-Unis, Bamako répondait du tac au tac en annonçant une mesure de réciprocité à l’encontre des ressortissants américains. L’administration américaine vient de faire marche arrière.

Le Département d’État américain a instauré ce « Visa Bond Pilot Program » (programme pilote de caution de visa) pour réduire les taux élevés de dépassement de séjour aux États-Unis, mais aussi pour traquer les « lacunes dans les procédures de contrôle et de vérification », le laxisme en matière d’acquisition de la citoyenneté « par investissement sans exigence de résidence » ou encore toutes « considérations de politique étrangère » inquiétantes pour les autorités américaines.

Bras de fer remporté ?

Tout en « prenant acte » de l’exigence d’une caution, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération s’était d’abord étonné de voir le Mali dans la liste des pays concernés, affirmant avoir « toujours collaboré avec les États-Unis » dans la lutte contre l’immigration irrégulière, mais ceci « dans le respect du droit et de la dignité humaine ». Il avait ensuite considéré que le dépôt de garantie remboursable au retour de voyage portait « atteinte aux dispositions de l’accord relatif au visa de longue durée à entrées multiples ».

Face aux levées de boucliers diplomatiques, les États-Unis avaient tenté de rassurer, en rappelant le fait que le programme est pilote et que « le Département d’État peut mettre à jour la liste des pays participants tout au long de la période concernée ». C’est donc l’une de ces mises à jour qui vient d’avoir lieu, sans que l’on sache officiellement l’argument qui a fait pencher la balance…

Tracasseries diverses

En dehors de la « grâce » accordée au Mali, la mise à jour confirme que les ressortissants de Mauritanie, de Sao Tomé-et-Principe, de Tanzanie, de Gambie, du Malawi et de Zambie doivent effectivement verser une caution de plusieurs milliers de dollars pour se rendre aux États-Unis. Si l’application de cette option dépend de la perception politique du pays d’origine par le Département d’État, elle est aussi justifiée par le profil des demandeurs. Une sorte d’essentialisation que l’administration Trump présente comme un moyen destiné à « protéger les frontières et à préserver la sécurité nationale américaine ».

Si les observateurs du mimétisme malo-nigéro-burkinabè, dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), s’étonnaient du traitement spécifique réservé au Mali, le Burkina Faso a eu, à son tour, l’impression que Washington plaçait des cailloux dans les chaussures de ses ressortissants candidats au périple étasunien. Le 9 octobre dernier, l’ambassade américaine à Ouagadougou annonçait la suspension temporaire des services réguliers de délivrance de visas pour les États-Unis. De même, à Niamey, la représentation américaine suspendait, en juillet, la délivrance de visas aux étudiants, visiteurs et travailleurs temporaires.

Avec AFP

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