Au Maghreb, le Maroc renforce sa position d’acteur clé pour l’importation des produits russes dans le marché africain. Le royaume chérifien a gardé les deux pieds sur terre face au conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Malgré les alliances qui se créent de part et d’autres, il a opté de ne pas choisir de camp. L’ambassadeur de Russie à Rabat, Vladimir Baibakov, a félicité cette position.
Il a déclaré que la position adoptée par le Maroc est « hautement appréciée » par Moscou, selon l’agence de presse russe TASS.
Le diplomate a salué la décision du Maroc de ne pas s’impliquer dans des activités anti-russes en lien avec ce conflit, ajoutant que les deux pays ont maintenu un dialogue politique actif malgré les défis géopolitiques.
Il a également décrit le Maroc comme « un ami et un partenaire stratégique », mettant en avant la solidité des relations bilatérales, renforcées notamment par les accords signés en 2016 entre le président Vladimir Poutine et le roi Mohammed VI.
Marché clé pour les produits russes au Maghreb
Sur le plan économique, l’ambassadeur Baibakov a déclaré que les relations commerciales entre la Russie et le Maroc ont continué de prospérer, malgré l’impact des sanctions occidentales.
En 2024, les exportations russes vers le Maroc ont atteint 766 000 tonnes, contre 209 000 tonnes l’année précédente.
Ces exportations sont principalement des produits agricoles comme le blé tendre, le maïs et l’orge.
Le Maroc attire des entreprises issues de diverses régions de Russie, notamment Moscou, Saint-Pétersbourg et le Tatarstan.
La neutralité marocaine face au conflit entre l’Ukraine et la Russie
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le Maroc a affirmé sa neutralité et son engagement en faveur du respect de la souveraineté des États, de la légalité internationale et du dialogue.
En mai 2023, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait réitéré cette position en présence de son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, lors d’une visite officielle au Maroc.
Bourita avait alors déclaré que le Royaume, bien qu’inquiet des répercussions économiques et sécuritaires du conflit, reste favorable à une solution pacifique.
Il avait également souligné que le Maroc entretient de bonnes relations avec la Russie et l’Ukraine, et milite pour un règlement diplomatique du différend.