Macky Sall / Dette cachée de 2000 milliards : l’ancien président sort du silence et accuse Ousmane Sonko de…

Sénégal  / Législatives : mauvaise nouvelle pour Macky Sall ; il perd...

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Touché par les déclarations d’Ousmane Sonko sur une « dette cachée » de 2000 milliards, l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, est enfin sorti du silence.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y va pas avec le dos de la cuillère. Pour preuve, il a tenu des propos qui s’attaquent aux propos du premier ministre Ousmane Sonko.

Le tout s’est déroulé dans une interview accordée à Bloomberg TV à Londres ce 15 octobre 2024.

Concrètement, face aux allégations du Premier ministre Ousmane Sonko, Macky Sall réfute catégoriquement les conclusions de l’audit gouvernemental, qualifiant les propos de son successeur de « totalement faux » notamment sur la « dette cachée » 2000 milliards de francs CFA dévoilés.

Pour en revenir au pourquoi de cette sortie médiatique de l’ancien chef d’État, il convient de préciser que le tout intervient après la révélation fracassante du gouvernement actuel, selon laquelle le ratio dette/PIB aurait atteint en moyenne 76,3% au cours des cinq dernières années du mandat de Sall, bien au-delà des 65,9% officiellement annoncés.

Qui plus est, l’audit aurait dévoilé un déficit budgétaire frôlant les 10% du PIB fin 2023, soit presque le double des chiffres précédemment communiqués.

Macky Sall, visiblement agacé par ces accusations, défend avec véhémence son bilan économique.

« J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert », affirme-t-il.

L’ancien chef d’État insiste sur la nécessité de l’endettement pour le développement, déclarant qu’« il ne faut pas se mettre dans la tête que l’on peut se développer sans dette, ce n’est pas possible ».

Il souligne la distinction cruciale entre « emprunter pour financer le développement » et le « surendettement ».

Cette polémique n’est pas sans conséquences.

La révélation de ces chiffres a entraîné une dégradation de la note de crédit du Sénégal, un fait que Sall déplore, accusant directement les déclarations d’Ousmane Sonko d’en être la cause.

« Je regrette les propos du Premier ministre qui ont conduit à une dégradation de la note du Sénégal », souligne-t-il.

Le contraste est saisissant entre la vision de Sall et celle présentée par Sonko lors de sa conférence de presse.

Le Premier ministre actuel avait dressé un tableau sombre de l’héritage économique, parlant même de « carnage » financier et accusant le régime précédent d’avoir « menti au peuple et aux partenaires en falsifiant les chiffres ».