La réduction des énergies fossiles est, au-delà des questions environnementales, un enjeu de santé publique et nécessite des actions ambitieuses dont l’interdiction du « lobbying » et de la « désinformation », a exigé, ce mardi 15 septembre 2025 un vaste réseau d’experts mondiaux, comparant le sujet à la lutte contre le tabagisme.
« A un moment, les Etats ont pris des mesures pour limiter l’influence de l’industrie du tabac ; de même, ils doivent désormais interdire le lobbying et la désinformation en faveur des énergies fossiles », a déclaré Jeni Miller, directrice exécutive de l’Alliance mondiale pour le climat et la santé, dans un communiqué accompagnant un rapport publié par cette organisation.
Celle-ci réunit plusieurs centaines d’organisations de santé qui, elles-mêmes, représentent des milliers d’hôpitaux situés dans de nombreux pays. Elle résume, dans son rapport, comment l’usage des énergies fossiles – pétrole, charbon, gaz – affecte, à divers titres, la santé de nombreuses personnes.
Ce rapport, qui ne contient pas de recherches nouvelles mais résume l’état des connaissances, ne se concentre donc pas sur les effets sur l’environnement des énergies fossiles, qui contribuent largement au réchauffement climatique, mais sur leurs effets directs sur le bien-être humain.
« Les énergies fossiles menacent directement notre santé: elles nous font du mal à tous les stades de leur utilisation, et à tous les stades de notre vie », souligne Shweta Narayan, auteure du rapport.
Est cité, dans le document, le cas des personnes qui vivent à proximité de mines de charbon ou de sites de fracturation hydraulique. Cette situation est associée à un plus gros risque de naissances prématurées et de fausses couches.
Autre exemple, la pollution aérienne liée aux énergies fossiles est associée à l’enfance à un taux plus élevé d’asthme et de certains cancers comme des leucémies. Plus tard, à l’approche de la vieillesse, ce sont les risques de démence ou de problèmes cardiovasculaires qui sont augmentés.
Le rapport évoque d’autres types de risques, comme ceux liés au transport d’energies fossiles: le contenu de gazoducs a ainsi pu se retrouver dans de l’eau publique à la suite de fuites.
Ce tableau justifie donc, aux yeux des auteurs, des mesures ambitieuses pour limiter l’utilisation de ces combustibles. Ils demandent notamment aux Etats, en vue de la COP30 prévue en novembre au Brésil par l’ONU, de cesser de financer le secteur.
Avec AFP