La lutte contre la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants franchit une nouvelle étape au Burkina Faso.
Ce mardi 26 août 2025 à Ouagadougou, un atelier de restitution des recommandations du Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture (SPT) a été organisé par la Direction générale des droits humains (DGDH), à travers sa Direction du suivi des accords internationaux (DSAI).
Cette initiative marque une avancée significative dans l’opérationnalisation du Mécanisme national de prévention de la torture (MNP), dont le mandat a été confié à la Commission nationale des droits humains (CNDH) en 2021.
Un processus de mise en œuvre progressif
Selon les informations recueillies lors de l’atelier, le Burkina Faso, signataire de la Convention contre la torture depuis le 4 janvier 1999, s’est engagé à mettre en place un système efficace de prévention de la torture.
Le pays figure parmi les vingt-quatre États africains ayant ratifié le Protocole facultatif contre la torture (OPCAT).
La présidente de la CNDH, Mme Gonta Alida DA, a souligné que « des difficultés liées au manque de moyens et de collecte de données avaient empêché la production régulière » des rapports prévus dans le cadre du MNP.
L’atelier de restitution vise précisément à surmonter ces obstacles et à renforcer les capacités institutionnelles du mécanisme.
Élaboration du premier rapport national
Parallèlement à cet atelier, la CNDH a entamé le 4 août 2025 à Bobo-Dioulasso l’élaboration du premier rapport sur la prévention de la torture et des pratiques assimilées. Ce document, qui sera remis au chef de l’État conformément aux textes en vigueur, bénéficie de l’accompagnement de l’État burkinabè et de l’Organisation internationale de droit du développement (IDLO).
« L’élaboration de ce rapport suit une approche inclusive prenant en compte les données collectées à travers les missions de contrôle et auprès des structures étatiques et non étatiques », a précisé la présidente de la CNDH. Des acteurs de la chaîne pénale et du ministère en charge des droits humains participent activement à sa rédaction.
Un engagement dans un contexte sécuritaire difficile
Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et humanitaires persistants, cette initiative illustre l’engagement du Burkina Faso à consolider ses mécanismes de protection des droits humains.
Elle s’inscrit dans une dynamique de réforme et de transparence, en cohérence avec les engagements internationaux du pays.
Les recommandations du Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture visent à améliorer le traitement et la situation des personnes privées de liberté, et à prévenir toute forme de torture ou de traitement inhumain sur le territoire national.