La compagnie aérienne nationale Air Tanzania voit ses ambitions européennes brutalement interrompues suite à son inscription sur la liste noire de l’Union européenne.
La décision européenne a été motivée par des « pratiques de sécurité inadéquates », intervient après le rejet de sa demande de certification TCO (Third Country Operator), indispensable pour opérer dans l’espace aérien européen.
Cette sanction représente un coup dur pour le transporteur tanzanien qui avait élaboré une stratégie d’expansion ambitieuse vers l’Europe.
La compagnie, qui venait d’acquérir quatre Boeing 787 Dreamliner neufs, avait déjà obtenu trois créneaux hebdomadaires à l’aéroport de London Gatwick, deuxième plateforme aéroportuaire du Royaume-Uni, pour la saison hivernale.
De plus, cette interdiction compromet sérieusement les objectifs de développement touristique du pays.
Air Tanzania comptait sur ces nouvelles liaisons vers l’Union européenne pour stimuler les flux de visiteurs vers ses destinations phares, notamment Dar es-Salaam et Zanzibar.
La compagnie, qui maintient son réseau régional desservant notamment le Burundi, le Kenya, l’Ouganda et la Zambie, se trouve ainsi contrainte de revoir sa stratégie de croissance.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de surveillance accrue de la sécurité aérienne par l’Union européenne.
L’Agence de la sécurité aérienne de l’UE a récemment mis à jour sa liste noire, portant à 129 le nombre total de compagnies interdites dans son espace aérien. Parmi elles, 55 sont des transporteurs africains, Air Tanzania étant la dernière en date à rejoindre cette liste.
La majorité des compagnies blacklistées (100 sur 129) sont sanctionnées pour des déficiences dans la surveillance de la sécurité par leurs autorités nationales respectives.
Les autres cas concernent principalement des transporteurs russes (22) touchés par les sanctions liées au conflit en Ukraine.