Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont affirmé ce vendredi 9 mai avoir arrêté deux espions hongrois présumés dans la région de Transcarpatie (ouest), une première sur fond de relations tendues entre les deux pays voisins.
La Hongrie a rapidement réagi en expulsant deux diplomates ukrainiens, les accusant d’espionnage et dénonçant « les constantes campagnes de dénigrement » de l’Ukraine, qui, en représailles, a ensuite annoncé vendredi soir l’expulsion de deux diplomates hongrois de son territoire.
Plus tôt, sur Telegram, le SBU avait annoncé avoir démasqué, « pour la première fois dans l’histoire de l’Ukraine », « un réseau de renseignement militaire hongrois qui menait des activités d’espionnage », en disant avoir arrêté « deux agents du réseau des services spéciaux hongrois ».
Selon le SBU, les « espions » devaient recueillir des informations sur la situation dans cette région, située à des centaines de kilomètres de la ligne de front avec la Russie mais frontalière de la Hongrie et où une centaine de milliers de personnes, selon des estimations, ont des passeports hongrois.
Les suspects avaient notamment pour tâche de transmettre des informations sur la localisation de bases militaires et systèmes de défense aérienne ukrainiens, ainsi que de sonder l’opinion publique sur un éventuel déploiement d’un contingent de maintien de la paix hongrois dans ce territoire, a affirmé le SBU.
Les deux suspects, un homme et une femme, tous les deux anciens militaires, étaient supervisés par un « officier de carrière du service de renseignement militaire hongrois », selon le SBU.
En représailles, le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a annoncé l’expulsion de « deux espions travaillant sous couverture diplomatique à l’ambassade d’Ukraine à Budapest », dans une vidéo publiée sur Facebook.
Pour lui, cette affaire témoigne d’une « propagande ukrainienne qui s’intensifie » à l’encontre de Budapest, au moment où le Premier ministre Viktor Orban s’oppose à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE.
Viktor Orban, qui entretient depuis des années des relations compliquées avec Kiev, figure parmi les rares dirigeants européens proches du Kremlin et fustige régulièrement les sanctions européennes contre la Russie.
Parallèlement, il est opposé à toute aide militaire à Kiev, qui se bat depuis 2022 contre l’invasion russe, et à son adhésion à l’UE, tout en accusant son voisin de porter atteinte aux droits de la minorité hongroise.
@Avec l’AFP