L’Allemagne, dont les constructeurs sont très engagés en Chine, a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions contre les constructeurs chinois, craignant des représailles.
La France et l’Espagne ont au contraire poussé pour des mesures ciblées et proportionnées.
Les véhicules fabriqués dans les usines chinoises étaient jusqu’ici taxés à hauteur de 10% dans l’UE.
Bruxelles prévoit d’y ajouter des droits compensateurs de 17,4% pour le fabriquant chinois BYD, de 20% pour Geely et de 38,1% pour SAIC, au terme de près de neuf mois d’enquête.
Pour les autres constructeurs, un droit moyen de 21% devrait s’appliquer. Son montant diffèrera selon les niveaux de subventions publiques perçus.
Ces taux provisoires ont été communiqués aux différentes entreprises concernées et aux autorités chinoises pour « étudier les moyens de résoudre les problèmes recensés », a expliqué la Commission dans un communiqué.
« Si les discussions avec les autorités chinoises n’aboutissaient pas à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet » mais ils « ne seraient perçus que si des droits définitifs sont institués », a-t-elle précisé.
Bruxelles aura 4 mois, après l’institution de droits provisoires, pour imposer des droits définitifs.
Mais les pays membres pourront les écarter si au moins 15 d’entre eux, représentant au moins 65% de la population de l’UE, s’y opposent.
Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a prévenu, avant même l’annonce de Bruxelles, qu’une taxation des véhicules fabriqués en Chine serait « nuisible » aux intérêts européens, dénonçant une attitude protectionniste.
Aux Etats-Unis, le président Joe Biden avait annoncé le 14 mai 2024, une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100%, contre 25% précédemment.
Comme Washington, l’Union européenne cherche à protéger son industrie face à une concurrence jugée déloyale de la filière automobile chinoise qui a pris de l’avance dans les technologies de batteries.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait annoncé l’ouverture d’une enquête antisubventions en septembre 2023.
Avec AFP
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